RDC«Avec plus de 200 maisons incendiées, on peut dire que le village est rasé»
L’armée congolaise a dû être appelée en renfort mercredi suite à des affrontements communautaires d’une rare ampleur qui ont fait 4 morts dans le nord-ouest du pays.

Les militaires ont été déployés dans la zone parce que la police était débordée. (Image d’illustration)
AFPQuatre personnes ont été tuées dans des violences à caractère communautaire dans une zone enclavée du nord-ouest de la République démocratique du Congo où plus de 200 maisons ont été également incendiées, a-t-on appris samedi de source administrative locale.
Une dizaine d’interpellations
«Quatre personnes ont été tuées dans l’attaque du village Djombo. Il y a eu aussi cinq blessés. 205 maisons ont été incendiées dont 12 complètement détruites», a déclaré à l’AFP Luc Munyanga, administrateur du territoire de Basankusu (Equateur, nord-ouest).
L’attaque a eu lieu mercredi et l’armée a été appelée en renfort dans la zone, parce que la police, en nombre limité, était débordée, a expliqué M. Munyanga. Une dizaine de personnes sont actuellement interpellées par la justice.
Le village Djombo a été attaqué, en représailles aux contestations menées par les membres de la communauté minoritaire Mongo qui y habitent, après la réhabilitation d’un chef de secteur issu de la communauté Ngombe, selon des témoins interrogés au téléphone par l’AFP.
«Population en fuite»
«Avec plus de 200 maisons incendiées, on peut dire que le village Djombo est rasé. Sa population est actuellement en fuite, des enseignants ont fui dans la forêt avec des enfants pour les protéger», a déclaré à l’AFP au téléphone Sam Bokolombe, élu national du territoire de Basankusu, appelant à une «intervention humanitaire d’urgence» des autorités et des humanitaires.
Dans ce secteur de 13 villages, un seul est habité par la communauté mongo contre 12 villages où sont installés des membres de la communauté majoritaire Ngombe.
Malgré des disputes régulièrement signalées autour des terres pour cultiver leurs champs, c’est la première fois que des violences de cette ampleur ont été enregistrées.
L’accès à ces villages enclavés du nord-est de la RDC est difficile à cause de l’état d’impraticabilité des routes.