Novak Djokovic remporte l'Open d’Australie

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Open d’AustralieNovak Djokovic tout seul sur sa planète

Le Serbe a remporté son 10e Open d’Australie au bout d’une finale à laquelle Stefanos Tsitsipas n’a jamais réussi à donner une ampleur (6-3, 7-6, 7-6). Le revoilà No 1 mondial.

Mathieu Aeschmann
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Mathieu Aeschmann
Novak Djokovic a encore renforcé son aura d’invincibilité à Melbourne: le voilà à dix titres en autant de finales disputées sur la Rod Laver Arena.

Novak Djokovic a encore renforcé son aura d’invincibilité à Melbourne: le voilà à dix titres en autant de finales disputées sur la Rod Laver Arena.

AFP

Novak Djokovic est de retour à sa place: au sommet du tennis mondial. En dominant un pâle Stefanos Tsitsipas en finale de l’Open d’Australie (6-3, 7-6, 7-6), le Serbe a étendu son record de titres «Down Under» (10) et rejoint Rafael Nadal tout en haut du plus beau des décomptes (22 titres en Grand Chelem). Lundi, l’ordinateur de l’ATP réparera, en plus, une anomalie en le replaçant en tête de son classement. Tous les marqueurs sont donc unanimes: «Nole» est le meilleur. Mais les chiffres ne sauraient être aussi effrayants que l’impression visuelle imprimée durant sa quinzaine australienne. À aucun moment, «Djoko» n’a laissé ne serait-ce qu’une infime place au doute. Seul sur sa planète, il était intouchable.

C’est fou comme Novak Djokovic n’attaque pas une finale de Grand Chelem sur le même rythme qu’un «match normal». Depuis quelques années déjà - Roger Federer en a fait les frais, notamment à Wimbledon - le Serbe frappe très fort en coup droit dès les premiers coups de raquette, imposant un niveau d’intensité à l’échange qui marque instantanément son territoire. Ajoutée à la précision de sa première balle (17/18 derrière elle au premier set) et son historique emprise en retour, cette autorité fragilise immédiatement l’adversité.

Tsitsipas ne saisit pas sa chance

Pris à la gorge, Stefanos Tsitsipas craqua dès son deuxième jeu de service (1-3), martyrisé côté revers et obligé de lutter sur chaque point pour reconstruire une confiance déjà bien entamée (3-6). Son mérite aura été d’y parvenir, pas à pas à mesure qu’augmentait son pourcentage de première balle. Si bien que dès 3-4 dans le deuxième set, «Nole» commença à montrer d’étranges signes d’agacement: échanges tendus avec Goran Ivanisevic, seconde balle poussive, mimiques inquiètes.

Quand Novak Djokovic traverse une de ses rares chutes de tension, il faut savoir en profiter. Stefanos Tsitsipas n’y arriva pas, s’empalant dans un slice à 4-3, 15-30 avant de torpiller une balle de set (5-4) en restant beaucoup trop passif (sous les conseils mal inspirés de papa Apostolos). Un musée des occasions gâchées encore nourri de quatre fautes directes en coup droit durant un tie-break d’une fébrilité rare (7-4). Avec deux sets d’avance, il ne pouvait plus arriver grand-chose au recordman des titres à Melbourne.

Grâce à l’efficacité de sa première balle, Stefanos Tsitsipas parvint tout de même à faire durer le suspense jusqu’à un second tie-break. Ce n’était qu’un répit, une illusion. Dès le deuxième point, «Djoko» décochait un retour de coup droit supersonique pour marquer son territoire (5-0). Dix points plus tard, l’immense colonie des supporters serbes massée sur Garden Square pouvait exulter (7-5). Un an après le feuilleton de son expulsion, Novak Djokovic s’en allait évacuer ses émotions auprès de son clan, fêtant sa reconquête australienne et le retour d’une domination globale.

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