BalkansLe Monténégro se dote d’un nouveau gouvernement pro-occidental
Jeudi, le nouveau gouvernement monténégrin a succédé à un cabinet qui avait été formé essentiellement par des partis proserbes et prorusses.
Le Parlement monténégrin a approuvé, jeudi, un nouveau gouvernement pro-occidental minoritaire, dont le Premier ministre s’est engagé à lutter contre la corruption et à accélérer le processus d’adhésion à l’Union européenne du minuscule pays balkanique, membre de l’OTAN depuis 2017.
Ce nouveau gouvernement succède à un cabinet qui avait été formé essentiellement par des partis proserbes et prorusses, mais qui n’a pas résisté aux luttes intestines après à peine un an et demi d’existence, ce qui a ralenti les réformes réclamées par Bruxelles. Sur 48 députés présents, 45 ont voté en faveur du nouveau gouvernement et trois ont voté contre, dans un Parlement qui compte 81 sièges, a constaté une journaliste de l’AFP.
Le nouveau gouvernement, qui a 18 ministères, sera dirigé par Dritan Abazovic, un homme politique de 36 ans issu de la communauté albanaise locale, dont le groupe parlementaire, le mouvement civique Noir sur blanc, ne compte que quatre députés. Son cabinet est composé de membres des formations civiques, ceux des partis des minorités albanaises, bosniaque et croate, et d’une petite formation proserbe.
«Activité diplomatique intense»
Ces formations ne comptent que seize députés au total et le soutien d’une trentaine de députés du principal parti d’opposition (DPS) du président monténégrin Milo Djukanovic, évincé à la suite des élections en 2020, après trois décennies au pouvoir, a été crucial lors de ce vote. Le DPS s’est engagé à soutenir le cabinet, mais il n’en fera pas partie.
Dritan Abazovic a promis «une activité diplomatique intense dans les prochains mois pour accélérer l’intégration» du pays à l’Union européenne. «Nous allons combattre le crime organisé et la corruption, avec le désir de laisser à nos enfants un pays sûr et un meilleur niveau de vie», a-t-il ajouté avant le vote.
Farouche critique
C’est Dritan Abazovic lui-même, alors qu’il était vice-premier ministre dans le gouvernement sortant dirigé par Zdravko Krivokapic, qui avait lancé son renversement en février par une motion de censure. Dritan Abazovic était pourtant autrefois un des farouches critiques de Milo Djukanovic et de sa façon de gouverner le pays balkanique de 620’000 habitants.
«Le Monténégro est (…) économiquement et institutionnellement à genoux», a dit lors des débats Jevto Erakovic, un député du DPS, en ajoutant que sa formation allait apporter son soutien au gouvernement pour mettre fin à «l’agonie dans laquelle le Monténégro s’est retrouvé».
Selon des analystes, le nouveau gouvernement ne sera que temporaire et son objectif sera de préparer des législatives anticipées, en même temps que l’élection présidentielle de 2023. Seuls 14% des Monténégrins soutiennent l’élection d’un gouvernement minoritaire, alors que 51% sont favorables aux élections anticipées, selon un récent sondage.