FranceJeune migrant découvert pendu dans une remorque de camion
La victime, un homme d’une vingtaine d’années d’origine a priori érythréenne, se serait donné la mort à l’aide d’une sangle de camion, a annoncé le Parquet de Boulogne-sur-Mer.
Un migrant a été «retrouvé pendu» mercredi après-midi dans une remorque stationnée sur un parking de la zone d’activité de Transmarck, à Marck (nord de la France). La victime, «d’origine a priori érythréenne et âgée d’environ 20 à 25 ans», n’a «pas pu être identifiée» à ce stade, a déclaré le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras.
«Il a été retrouvé pendu dans une remorque de camion, mais une remorque seule, qui n’était raccrochée à aucun camion ou dispositif» de tractage, et se trouvait «en stationnement», a-t-il précisé. «La thèse suicidaire est privilégiée», a poursuivi le procureur, qui a ouvert une enquête «en recherche des causes de la mort». «Il n’y a pas de témoin du drame» en dehors «des personnes qui l’ont découvert dans cette remorque, et qui ont alerté les CRS», a-t-il dit. Selon les premiers éléments, «il est décédé quelques heures avant la découverte».
Selon un pompier présent sur place, les secours appelés vers 16 h ont découvert la victime pendue à l’aide d’une sangle de camion. La remorque était stationnée sur le parking de l’entreprise de transport privée Scania, une zone grillagée et surveillée située non loin de la rocade portuaire et de l’A16. Plusieurs exilés présents aux abords de la zone ont affirmé que ce sont des migrants qui ont découvert le corps et alerté les secours.
Un acte «lourd de sens» pour l’association Utopia 56
Plusieurs migrants sont déjà décédés ces derniers mois dans les environs de Marck, notamment dans cette zone d’activités servant habituellement de zone de transit aux camions en partance pour l’Angleterre. Ce probable suicide, «c’est un acte lourd de sens, un drame qui aurait certainement pu être évité si une réelle politique inconditionnelle d’accueil, digne, était menée en France, s’il y avait des voies sûres de passage vers l’Angleterre», réagit Marguerite Combes, coordinatrice de l’antenne locale de l’association Utopia 56.
L’association rappelle aussi «les prises de risques monstrueuses» des migrants tentant la traversée par la mer. «Certains nous disent: «Je tenterai n’importe comment, c’est pas une vie que je mène ici, je préfère mourir que rester», déplore-t-elle, critiquant les autorités qui «ne font rien».
«C’est immensément triste. Ça s’est passé près d’un campement où les gens n’ont vraiment, vraiment rien» et «essayent toujours de passer en Angleterre seuls, en montant dans des camions», commente aussi Pierre Roques, coordinateur local de l’Auberge des migrants.