Guyana: Acte «malveillant» suspecté dans l’incendie d’un dortoir scolaire

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GuyanaActe «malveillant» suspecté dans l’incendie d’un dortoir scolaire

Dix-neuf «jeunes» sont morts dimanche soir au Guyana dans l’incendie possiblement «malveillant» d’un dortoir scolaire de filles à Mahdia, une ville minière enclavée de ce pays.

Le feu s’est déclaré dans le dortoir des filles où logent des jeunes de «11-12 à 16-17 ans».

Le feu s’est déclaré dans le dortoir des filles où logent des jeunes de «11-12 à 16-17 ans».

AFP

«Il s’agit d’une catastrophe majeure. C’est horrible, c’est douloureux», a regretté lundi matin le président Irfaan Ali. Irfaan Ali, qui a décrété trois jours de deuil national, s’est rendu sur les lieux du drame dans l’après-midi en compagnie d’une importante délégation gouvernementale dont le chef de la police. «Nous continuerons à être à vos côtés», a-t-il lancé aux familles.

«L’enquête initiale suggère que l’incendie a été allumé de manière malveillante», a fait savoir le chef de la police guyanienne Clifton Hicken lors d’un briefing télévisé à Mahdia. Il ne s’est toutefois pas étendu sur les raisons possibles mais a précisé «que des tests ADN» étaient effectués et que six corps avaient été autopsiés.

«Quatorze jeunes sont morts sur place, tandis que cinq sont décédés à l’hôpital du district de Mahdia», selon un communiqué des pompiers publié dans la matinée.

Le président a confirmé ces chiffres dans l’après-midi, soulignant qu’un petit garçon et 13 jeunes filles étaient décédés sur place et que cinq personnes étaient mortes à l’hôpital de Mahdia. Selon le nouveau bilan, 17 personnes sont encore hospitalisées. Un précédent bilan, donné par le gouvernement, faisait état de «20 morts» dans l’incendie du «dortoir de l’école secondaire de Mahdia».

Les autorités, ont aussi revu les chiffres concernant les personnes présentes: selon le nouveau bilan 59 jeunes filles étaient «enregistrées» dans le dortoir mais trois étaient absentes pour passer le week-end à la maison.

«Les pompiers ont réussi à sauver une vingtaine d’élèves en perçant des trous dans le mur nord-est du bâtiment», selon le communiqué des pompiers. Les fenêtres du bâtiment en béton étaient pourvues de barreaux de sécurité. Les évacuations par avion et les renforts médicaux ont été rendus difficiles par des fortes pluies, ont souligné les services de secours.

La ville de Mahdia est située à 200 km environ au sud de Georgetown mais le trajet en voiture s’effectue sur une piste et dure en général une journée.

Le feu s’est déclaré dans le dortoir des filles où logent des jeunes de «11-12 à 16-17 ans», a précisé sous couvert d’anonymat une personne ayant accompagné les secours sur place. L’édifice est complètement calciné avec des murs noircis par les flammes. Le toit en tôle s’est effondré.

En fin de matinée, une cinquantaine de personnes ont manifesté leur colère après le drame à Chenapau, un village proche de Mahdia d’où sont originaires une partie des victimes, a confié à l’AFP Michael McGarrell, un habitant de Georgetown joint au téléphone et qui a perdu deux nièces.

«Enquête approfondie»

«Nous avons besoin d’être indemnisés pour nos pertes», disait une pancarte. «Les barreaux sont pour les détenus. Nous avons besoin de justice», selon une autre affiche.

«La douleur, l’agonie, le traumatisme… qui sera tenu pour responsable? Qu’allons-nous dire aux parents?» s’est interrogé Michael McGarrell, militant de l’ONG Amerindian People’s Association (APA), souvent en désaccord avec le gouvernement au sujet des droits fonciers, de l’orpaillage et, plus récemment, de la vente de crédits carbone à la compagnie pétrolière américaine Hess.

«Nous sommes de tout cœur avec les familles et les proches de ceux qui ont été touchés par cette tragédie», a déclaré Natasha Singh-Lewis, députée de l’opposition. «Nous demandons aux autorités de mener une enquête approfondie sur les causes de l’incendie et de fournir un rapport détaillé sur ce qui s’est réellement passé. Nous devons comprendre comment s’est produit cet événement horrible et mortel et prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise à l’avenir», a-t-elle ajouté.

Petit pays pauvre anglophone de 800’000 habitants, le Guyana, ancienne colonie néerlandaise puis britannique, dispose des plus grandes réserves mondiales per capita de pétrole et espère un développement rapide dans les années à venir avec l’exploitation de ces réserves qui en est encore à ses débuts.

Les spécialistes estiment que le bassin Guyana-Suriname recèle environ 15 milliards de barils de réserves de pétrole associées à des gisements importants de gaz.

(AFP)

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