Football: Nyon a rendu un fier service au FC Sion

Après la «traditionnelle» défaite du FC Sion face à Thoune, les Valaisans ayant subi lundi à la Stokhorn Arena un inquiétant troisième revers face à leur rival bernois (1-0), la lecture du classement restait sujette à interprétation - et projections variées - dans la mesure où les tombeurs du demi-finaliste de la Coupe, revenus à quatre points, comptaient de surcroît un match en moins. Et chacun de se livrer à de savants calculs, suivant ses propres intérêts, avant le rendez-vous du jour à Colovray… 

Surfant sur sa dynamique actuelle, Thoune allait-il prendre la mesure de son hôte vaudois et fondre sur Sion pour ne plus avoir qu’un point de retard à quatre journées de la fin du championnat? Ou Nyon réussirait-il à freiner voire à carrément stopper le club bernois comme il avait su le faire en dominant celui-ci 3-2 le 24 novembre, un scénario de nature à rendre évidemment un fier service au leader?

Résultat: le verdict de Colovray fait surtout le bonheur du FC Sion. En se montrant incapable de prendre le meilleur sur les protégés de Christophe Caschili, ce qui aurait validé sa victoire de lundi, Thoune n’a grignoté qu’un seul point sur les Valaisans. Dans la course à la montée, ses joueurs ont réalisé une bien mauvaise opération. Alors qu’il reste 12 points à prendre avant le dénouement, Sion possède aujourd’hui trois unités d’avance, associé à une différence de but qui lui est largement favorable (+39 contre +22), soit l’équivalent d’un point supplémentaire. Peut-être la promotion directe s’est-elle en partie décidée dans l’anonymat de l’enceinte posée au bord du Léman, face au bâtiment de l’UEFA. Le moment venu, les dirigeants sédunois seraient bien inspirés d’envoyer une caisse de leur meilleur nectar à leurs homologues nyonnais.

Alors que Tourbillon se préparait à retrouver l’ambiance des grandes soirées européennes et à convoquer, espérait son public, l’irrationalité de la Coupe, l’ambiance est demeurée beaucoup plus intimiste à Colovray. La seule animation allait provenir de la présence d’une bruyante cohorte bernoise. De toute la première période, Omeragic n’eut qu’une parade à effectuer, après une poignée de secondes seulement, suite à une tête de Koné. On devait encore noter un tir de Dos Santos facilement capté mais c’est à peu près tout. Thoune allait certes dominer mais beaucoup trop confusément, sans se créer d’autres occasions de surprendre la défense adverse. 

S’exprimant surtout en contre, Nyon, après une première tentative signée Koré (12e), aurait même pu prendre les devants sans un sauvetage de Matic, annihilant de superbe manière un déboulé de Pasche conclu d’une frappe placée (34e). Soyons francs: à la pause, ce nul des familles faisait surtout les affaires des Stadistes, accessoirement celles de Sion.

Le scénario ne variait guère dès la reprise. Hormis un petit filet trouvé par Gomis (52e), c’est Thoune, conscient que ce résultat ne l’avantageait guère, qui se montrait toujours plus pressant. Mais Omeragic, héroïque, continua de faire le désespoir des attaquants bernois, sauvant notamment devant Sacko (61e). Alors que son hôte dominait toujours dans le vide, Nyon se résolut à mettre le nez à la fenêtre. Cela aurait pu lui réussir si Pasche ne s’était pas fait souffler le ballon in extremis (70e).

Au terme d’une fin de partie crispante et alors que les visiteurs campaient dans les 16 mètres vaudois, on devait en rester là, pour le plus grand bonheur de Nyon, qui a ainsi officialisé un maintien ne faisant plus guère de doutes de belle manière tout en faisant, par ricochet, le jeu du club de Tourbillon. Après ce coup de pouce inespéré venu des bords du Léman et avant de replonger dans son championnat vendredi contre Wil à domicile, Sion attend maintenant un autre exploit. Le sien…