Femme tuée à Nantes (F)Le meurtrier avoue et évoque un «besoin de violence incontrôlable»
Trois jours après le meurtre en pleine rue d’une femme de 47 ans, un jeune homme de 21 ans a été mis en examen mercredi par la justice française après avoir reconnu les faits.

Le suspect «s’est emparé d’un couteau de cuisine et est retourné à pied au niveau de l’abribus», explique la justice.
Getty Images/iStockphotoUn homme de 21 ans a été mis en examen pour homicide volontaire en état d’ivresse pour le meurtre à l’arme blanche d’une femme de 47 ans, tuée en pleine rue dimanche à Nantes, a annoncé mercredi le Parquet.
«Il s’est précipité vers elle»
Né à Nantes, ce jeune homme célibataire, sans emploi stable et vivant au domicile de ses parents dans le même quartier que la victime, explique les faits par «un besoin de violence incontrôlable» à l’issue d’une sortie alcoolisée en boîte de nuit, a détaillé le procureur de la République Renaud Gaudeul lors d’une conférence de presse. Placé en garde à vue lundi matin, cet homme inconnu de la justice a avoué les faits mardi après les avoir contestés pendant vingt-quatre heures.
Rentrant «furieux» et alcoolisé en voiture d’une soirée en boîte de nuit qui s’était terminée trop tôt à son goût, le jeune homme s’est arrêté devant l’abribus où se trouvait la victime. Cette mère de famille attendait le bus pour se rendre dans l’établissement de santé où elle travaillait comme femme de ménage. Il dit s’être calmé après avoir échangé avec celle-ci et être rentré chez lui, avant de ressentir de nouveau un «besoin de violence» et de revenir sur les lieux. «Il s’est emparé d’un couteau de cuisine et est retourné à pied au niveau de l’abribus en espérant, dit-il, que la femme ne s’y trouverait plus, a relaté le magistrat. Mais elle était encore là, et il s’est précipité vers elle pour lui asséner de très nombreux coups de couteau.»
Vingt-trois plaies sur le haut du corps
Après avoir pris la fuite, il a regagné son domicile, lavé lui-même ses vêtements et s’est rendu au commissariat de Nantes en tout début d’après-midi pour y livrer un faux témoignage. Il aurait ensuite jeté l’arme du crime dans la Loire. La victime a, elle, succombé à ses blessures peu après. L’autopsie pratiquée lundi fait état de 23 plaies sur le haut du corps, dont plusieurs mortelles au niveau du cou. Son meurtre s’est produit trois semaines après le viol d’une femme de 40 ans, le 24 septembre, dans le centre-ville de Nantes, suscitant un débat sur la sécurité de la ville et une vive émotion dans son quartier.
Le procureur a relevé l’existence d’une «enquête parallèle» menée par les proches et voisins de la victime, qui ont mené des interrogatoires et exploité des images de vidéosurveillance d’un garage et d’un établissement scolaire voisins «en dehors de tout cadre légal.» Après avoir identifié la voiture du suspect, ils se sont introduits à son domicile, où ils ont mené «des fouilles et des prélèvements d’objets qui auraient pu être indispensables pour l’enquête», a regretté le procureur, alors que le suspect indique avoir reçu «des coups de pied et de poings». «Je comprends naturellement l’émotion et la volonté de la famille et des amis de ne pas rester inactifs, a admis le procureur. Mais on ne peut pas cautionner ces méthodes dans un État de droit.»