Football: Tous ces penalties ratés, dites, Lausanne, c’est quoi le problème?

Si Lausanne n’avait pas aussi souvent craqué dans l’art de transformer un penalty, le club vaudois n’en serait pas à trembler ce mardi au moment d’accueillir Wil pour ce qui consiste en une véritable finale de championnat (coup d’envoi 20 h 15).

Rater un penalty peut certes bien sûr arriver, c’est même assez fréquent. En manquer deux de suite est déjà nettement plus rare… Mais le LS a poussé l’exploit, si on ose l’appeler ainsi, à rater quatre penalties d’affilée. Un record et une étrangeté certainement unique en Suisse, voire sans doute au-delà. On parle ici de penalties accordés dans le jeu et en aucun cas d’une série de tirs au but.

Ce manque de réussite n’est pas sans conséquence puisqu’il a déjà coûté en l’espace d’un seul mois la bagatelle de six points, assez stupidement égarés comme chacun peut en convenir. On rembobine:

23 avril. Vaduz - LS 1-1. 45e: Labeau, pourtant meilleure gâchette de Challenge, échoue devant Büchel (arrêt du gardien).

28 avril. LS - Schaffhouse 1-1. 29e: Custodio manque son face-à-face avec Ruberto (arrêt du gardien).

12 mai. LS - Xamax 2-1. 74e: visant la lucarne, Labeau tire en force à côté.

19 mai. Thoune - LS 3-3. 13e: prenant ses responsabilités, Baldé tire en force largement au-dessus.

Quatre tentatives pour quatre échecs qui plombent les statistiques d’un LS ayant manqué cette saison plus de penalties qu’il n’en a réussis. Dans le même temps où le FC Thoune assure un 100% de réussite (6/6), comment expliquer une telle série négative? Faut-il y voir uniquement une question de poisse qui se répète? Ou cela traduit-il l’extrême nervosité qui semble avoir gagné les rangs lausannois? Avec Stjepan Kukuruzovic, le LS possédait pourtant son tireur attitré. Revenu ce printemps d’une très longue indisponibilité en raison d’une rupture des ligaments du genou, l’homme n’entre toutefois plus dans les plans de Ludovic Magnin depuis plusieurs matches.

Si M. Wolfensberger, arbitre de la rencontre, devait désigner tout à l’heure le point de penalty en faveur des Vaudois, à qui reviendrait la très lourde charge de (tenter de) le transformer? La question a été posée lundi à Ludo Magnin, qui l’a magnifiquement détournée en corner. «Je sais déjà qui tirera notre prochain penalty mais je ne vous dévoilerai pas son nom.» Il devrait s’agir semble-t-il de Trayle Coyle, qui avait transformé le sien en août dernier à Neuchâtel.

Sur l’origine de cette peu banale série d’échecs, le coach du LS y voit surtout le signe de la pression. «Ce n’est en tout cas pas le fruit du hasard, surtout avec trois tireurs différents, explique-t-il à «24 heures». Cette série reflète la pression qu’il y a sur cette équipe.»

Dans un emballage final ouvert à tous les scénarios, Lausanne sait qu’il n’a plus guère le choix. Le voici condamné à battre Wil ce mardi soir – et à espérer un coup de pouce d’Yverdon (qui affronte Aarau au même moment) – pour se mettre à l’abri. Et plutôt que de miser sur un hypothétique penalty, les protégés de Ludo Magnin auraient tout intérêt à faire la différence dans le jeu…