Opération militaireLa Russie appelle la Turquie à la «retenue» en Syrie
Mardi, Moscou a manifesté son inquiétude face à l’intervention militaire de la Turquie en Syrie, en appelant à ne pas «recourir à un usage excessif de la force».
La Russie a dit mardi espérer que la Turquie ferait preuve de «retenue» et se garderait de «tout usage excessif de la force» en Syrie, où Ankara mène des frappes aériennes et menace de lancer une offensive terrestre contre les combattants kurdes. «Nous espérons convaincre nos collègues turcs de se retenir de recourir à un usage excessif de la force sur le territoire syrien» pour «éviter l’escalade des tensions», a déclaré à la presse Alexandre Lavrentiev, envoyé spécial du président russe Vladimir Poutine sur la Syrie.
Le Kremlin a aussi exhorté mardi la Turquie à ne pas «déstabiliser la situation» dans le nord de la Syrie, où Ankara a mené plusieurs raids aériens contre des combattants kurdes et menace désormais de lancer une opération terrestre. «Nous comprenons les préoccupations de la Turquie relatives à sa propre sécurité (…) Mais dans le même temps, nous appelons toutes les parties à se garder de toute initiative qui pourrait mener à une grave déstabilisation de la situation globale», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Série de raids
L’aviation turque a lancé dimanche l’opération «Griffe Épée», une série de raids qui ont visé des positions du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et des YPG (Unités de protection du peuple) dans le nord de l’Irak et de la Syrie. Selon un bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), 37 personnes ont perdu la vie dans ces raids.
«La Russie a pendant des mois (…) fait tout son possible pour empêcher toute opération terrestre à grande échelle», a déclaré Alexandre Lavrentiev à Astana, la capitale du Kazakhstan, où doit se tenir une réunion tripartite entre la Russie, la Turquie et l’Iran sur la Syrie.
«Trouver une solution pacifique»
Ces trois pays sont des acteurs majeurs de la guerre en Syrie, qui a fait près d’un demi-million de morts depuis 2011. Alexandre Lavrentiev a appelé à la «poursuite du travail avec toutes les parties prenantes pour trouver une solution pacifique, y compris sur la question kurde».
Le président turc Recep Tayyip Erdogan menace depuis mai de lancer une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie, et l’attentat survenu le 13 novembre à Istanbul, aussitôt attribué par Ankara au PKK et au YPG a précipité les événements.
«Nous ferons payer ceux qui nous dérangent sur notre territoire», a déclaré lundi Recep Tayyip Erdogan, faisant état de «consultations» en cours pour décider de «la puissance qui doit être engagée par nos forces terrestres».