Energie: L’Allemagne maintient deux centrales nucléaires en veille jusqu’à 2023

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ÉnergieL’Allemagne maintient deux centrales nucléaires en veille jusqu’à 2023

Pour prévenir toute pénurie d’énergie durant l’hiver prochain, Berlin accorde un léger sursis aux réacteurs Isar 2 et Neckarwestheim 2, après avoir décidé de recourir au charbon.

Deux centrales nucléaires du sud de l’Allemagne, Isar 2 (photo) et Neckarwestheim 2, resteront en veille pour faire face à toute situation d’urgence énergétique.

Deux centrales nucléaires du sud de l’Allemagne, Isar 2 (photo) et Neckarwestheim 2, resteront en veille pour faire face à toute situation d’urgence énergétique.

REUTERS

L’Allemagne va maintenir en veille, jusqu’au printemps 2023, deux centrales nucléaires, une volte-face jugée nécessaire pour faire face à d’éventuelles pénuries énergétiques. Le gouvernement d’Olaf Scholz, au sein duquel siègent des écologistes, revient ainsi sur la fermeture définitive des trois dernières centrales allemandes prévue pour fin 2022, selon le calendrier de sortie du nucléaire décidé par Angela Merkel après la catastrophe de Fukushima.

«Il est certes très improbable que le système électrique connaisse des situations de crise pendant quelques heures au cours de l’hiver, mais ça ne peut pas être totalement exclu actuellement», a justifié le ministre écologiste de l’Économie, Robert Habeck. Deux centrales du sud du pays, Isar 2 (près de Munich) et Neckarwestheim 2 (dans le Bade-Wurtemberg), resteront ainsi en veille pour faire face à toute situation d’urgence énergétique.

De nouveaux éléments combustibles «ne seront pas chargés et, à la mi-avril 2023, ce sera également terminé pour la réserve» d’urgence, a assuré Robert Habeck, soulignant que «l’énergie nucléaire est et reste une technologie à haut risque» et que «les déchets hautement radioactifs pèsent sur des dizaines de générations à venir».

«Pas défendable»

Le vice-chancelier écologiste était un des plus réticents à une telle prolongation, réclamée avec insistance par les alliés libéraux au sein de la coalition gouvernementale. Pour Robert Habeck, «une prolongation globale de la durée de vie ne serait pas défendable, même au regard de l’état de sécurité des centrales nucléaires». «On ne peut pas jouer avec l’énergie nucléaire.» Il a évoqué une «série de facteurs d’incertitude» pour justifier ce choix, qui risque de hérisser les Verts, opposants historiques du nucléaire.

Outre les restrictions des livraisons de gaz russe, Robert Habeck a cité le fait qu’environ la moitié des centrales nucléaires en France étaient à l’arrêt et la sécheresse, qui affaiblit la production des centrales hydroélectriques dans les pays voisins. Cette décision résulte d’une expertise, baptisée «stress-test», menée par les quatre gestionnaires du réseau allemand d’électricité, 50Herz Transmission, Amprion, TenneT TSO et TransnetBW.

Début août, le chancelier Olaf Scholz avait préparé le terrain auprès d’une population traditionnellement peu favorable au nucléaire. Cela «peut quand même avoir du sens» de ne pas couper du réseau les dernières centrales du pays, avait-il estimé.

Que six pour cent

Un premier test, en mars, avait conclu que les trois centrales nucléaires encore en activité en Allemagne n’étaient pas nécessaires pour assurer la sécurité énergétique de la première économie européenne. Celles-ci produisent actuellement 6% de la production nette d’électricité en Allemagne. «C’est un débat qui fait traditionnellement des vagues en Allemagne, qui suscite beaucoup d’émotions», a reconnu, devant la presse, Robert Habeck à propos de cette pomme de discorde pour la coalition.

Face à la menace d’une pénurie d’énergie cet hiver, le gouvernement allemand a déjà décidé d’un recours accru au charbon, une énergie particulièrement polluante.

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(AFP)

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