Tennis: Andy Murray découvre le Geneva Open

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Tennis«J’aimerais beaucoup pouvoir jouer de nouveau contre Novak»

Dans l’avion en provenance de Bordeaux avec Stan Wawrinka vendredi, Andy Murray a tapé ses premières balles à Genève ce week-end.

Simon Meier - Genève
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Andy Murray avec des fans après son entraînement samedi au Geneva Open.

Andy Murray avec des fans après son entraînement samedi au Geneva Open.

BASTIEN GALLAY / GALLAYPHOTO

Andy Murray peut se montrer très volubile, raquette à la main. À l’autre bout du micro, l’Écossais de 37 ans depuis mercredi sait se renfrogner. Samedi, juste après avoir pris contact avec la terre battue genevoise, l’ex-No 1 mondial n’a pas rechigné lorsque les badauds l’interpellaient pour un autographe. Face aux médias, il est resté sobre. Il faut dire que Sir Andy (ATP 77), qui s’était endommagé les ligaments d’une cheville mi-mars à Miami, n’a guère de raisons de pavoiser, à l’heure de retrouver le circuit ATP. Mais porté par la sagesse de ceux qui vont bientôt tirer leur révérence, le vétéran se contente de vivre l’instant présent.

«Après cette blessure, j’ai travaillé dur pour revenir sur les courts et je me sens plutôt bien, témoigne-t-il. Quand c’est arrivé, je n’étais pas du tout certain d’être en mesure de m’aligner à Roland-Garros. Donc je suis très heureux d’être ici, avec cette perspective. D’habitude, je ne joue jamais la semaine qui précède un tournoi du Grand Chelem. Mais cette année était particulière, j’avais besoin de matches. Je me suis décidé à venir après une discussion avec Marc Rosset (ndlr: directeur sportif de l’épreuve). Je suis très reconnaissant envers le tournoi de m’offrir la possibilité d’évoluer cette semaine dans un cadre superbe, une belle ville, avec un superhôtel.»

Reste à savoir si ce tableau idéal peut trouver l’ombre d’un prolongement sur le terrain. Andy Murray a renoué avec la compétition cette semaine lors du Challenger de Bordeaux. Après avoir bénéficié de l’abandon du Français Kyrian Jacquet (7-5 2-0), le Britannique s’est désuni (défaite 6-4 6-2) au tour suivant devant un autre Tricolore, Grégoire Barrère (ATP 115). Pas de quoi s’emballer. Alors il s’accroche, mâchoires serrées.

Andy Murray, c’est cinq victoires contre huit défaites sur le circuit principal en 2024. S’il a déjà laissé entendre à plusieurs reprises qu’il ne jouerait probablement plus au-delà de cet été, l’Écossais n’a rien officialisé concernant son retrait. «Je ne suis pas sûr à 100% de ce que je vais faire durant ces prochains mois», a-t-il répété samedi. Il y aura Roland-Garros, une étape sur laquelle il avait fait l’impasse ces trois dernières années; il y aura les adieux déchirants au Queen’s et Wimbledon; et puis, peut-être, les Jeux olympiques pour finir?

Avant cela, il y a donc ce 1ᵉʳ tour, lundi soir à Genève, devant l’Allemand Yannick Hanfmann (ATP 59). Puis, en cas de succès, il retrouverait Novak Djokovic pour la 37e fois. «J’ai vu le tirage au sort et j’admets que cette occasion de jouer de nouveau contre lui, après avoir déjà livré tant de batailles, constitue une motivation supplémentaire, lâche Andy Murray. J’aimerais beaucoup pouvoir jouer de nouveau contre Novak, ce serait la première fois depuis 2017 (ndlr: le Britannique avait dû déclarer forfait en 2022 à Madrid) et peut-être la dernière. Mais je dois commencer par gagner mon premier match.»

Si elle advenait, l’affiche royale donnerait l’occasion à tout le monde de mesurer le temps parcouru. S’il a essuyé beaucoup de ses plus douloureux revers face au «Djoker» (quatre finales perdues à l’Open d’Australie, plus celle de Roland-Garros en 2016), Andy Murray a aussi fêté deux de ses trois titres en Grand Chelem face au Serbe (US Open 2012, Wimbledon 2013).

Un ultime duel entre les deux titans permettrait de ressortir l’album souvenirs. L’Écossais a eu l’occasion de s’y préparer: vendredi, dans l’avion qui le convoyait de Bordeaux à Genève, il a eu l’occasion de discuter avec Stan Wawrinka. Ils ont notamment évoqué le barrage de Coupe Davis qui avait vu la Suisse dominer la Grande-Bretagne, en septembre 2005. C’était à Palexpo. Près de deux décennies plus tard, Sir Andy redécouvre Genève dans un cadre plus enchanteur et propice à sa révérence.

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