Diplomatie: Relations entre Israël et Russie de plus en plus mauvaises

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DiplomatieRelations entre Israël et Russie de plus en plus mauvaises

Sur l’Ukraine, l’Iran ou la Palestine, Israël et Russie ont pris des chemins opposés. Moscou n’a pas condamné l’attaque du Hamas, ce qui est vécu comme «une trahison immonde» par les Israéliens.

François Treuthardt
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François Treuthardt
Malgré l’exacerbation des tensions, Vladimir Poutine et Benyamin Netanyahou (ici à Sotchi, en 2019) se parlent encore.

Malgré l’exacerbation des tensions, Vladimir Poutine et Benyamin Netanyahou (ici à Sotchi, en 2019) se parlent encore.

REUTERS

Hamas, Iran, Syrie: les intérêts très divergents d’Israël et de la Russie ont entraîné depuis des années une lente dégradation de leurs relations, qui s’est brusquement accélérée après l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, estiment des experts et observateurs.

L’absence de condamnation de cette attaque par Moscou, le 7 octobre, malgré la présence de citoyens russes parmi les 1140 tués, est «une trahison immonde», lâche l’historien israélien Semion Goldin.

La Russie, qui a accueilli à Moscou des dirigeants du Hamas, pour des négociations directes sur la libération de personnes enlevées ce jour-là en Israël, par le mouvement islamiste palestinien, et retenues en otages à Gaza, est «du côté de l’agresseur, pas du tout de notre côté», ajoute le chercheur en études russes à l’Université hébraïque de Jérusalem.

Hausse de la haine anti-Juifs en Russie

Le président russe, Vladimir Poutine, a comparé le siège de Gaza par Israël à celui de Leningrad par les nazis. Et à l’ONU, la Russie soutient un cessez-le-feu dans la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza, en représailles à l’attaque du 7 octobre.

En 1991, découvrant la démocratie, la Russie avait coopéré avec Israël dans de nombreux domaines politiques et culturels. Les départs vers Israël étaient devenus massifs. Les échanges à tous les niveaux avaient connu une décennie faste, tentant de surmonter les campagnes antisémites dans l’Union soviétique, qui empêchait les Juifs d’émigrer vers un pays qu’elle jugeait aligné sur l’Ouest.

Désormais, Israël déconseille les voyages dans certaines régions russes, en raison d’une nouvelle flambée soudaine de haine contre les Juifs.

L’axe Téhéran-Moscou est clair

«Israël s’est leurré, comme toutes les démocraties occidentales», tranche Cyril Aslanov. Et pourtant, à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine, le pays n’avait participé ni aux sanctions contre Moscou, ni à la livraison d’armes à Kiev, ce qui a changé depuis. Il voulait conserver sa liberté d’action en Syrie, où les Russes «contrôlent l’espace aérien, autorisant Israël» à frapper les combattants pro-iraniens et à empêcher le transfert d’armes fournies par l’Iran.

Or depuis l’invasion russe de l’Ukraine, début 2022, un axe Iran-Russie s’est clairement formé, Téhéran livrant des drones explosifs à Moscou.

Signe que l’heure est grave, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a critiqué «la coopération dangereuse entre la Russie et l’Iran» et exprimé son mécontentement au sujet des positions adoptées par le Kremlin à l’ONU.

Le dialogue tient toujours

Les signes du refroidissement en cours se multiplient. Israël s’est rapproché de l’Ukraine, et la Russie a pris des mesures contre la branche russe de l’Agence juive, chargée d’aider à l’émigration des Juifs vers Israël. Mais malgré tous ces griefs, note Semion Goldin, le dialogue n’est pas rompu: Vladimir Poutine et Benyamin Netanyahou se parlent encore.

Une locomotive pour les pays du sud

La position du Kremlin en faveur de la création d’un État palestinien conforte son ambition d’apparaître en puissante locomotive pour les pays du sud, protectrice également des chrétiens «orthodoxes en Terre sainte», pointe Edward Waysband, chercheur associé au New Europe College. Vladimir Poutine réclame en effet la propriété d’un ensemble à Jérusalem, comprenant l’église Alexandre Nevski, sur un terrain acheté par le tsar Alexandre II.

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