OriginalUn comte en 2 CV… sur le lac de Neuchâtel!
Un aristocrate issu d’une dynastie de cigarettiers, Gonzague de Waresquiel, attire l’attention avec une embarcation très originale: l’AquaNeuch.
- par
- Vincent Donzé
On le croirait sorti d’une BD de Gaston Lagaffe: à 46 ans, Gonzague de Waresquiel s’amuse comme un gosse sur le lac de Neuchâtel, avec une 2 CV… aquatique! Jeudi, par une météo radieuse, il a embarqué lematin.ch dans ce bateau amphibie propulsé par un moteur hors bord de 8 CV… curieusement dépourvu d’essuie-glace.
La mécanique, ce n’est pas son truc. Ce qui illumine le regard de Gonzague de Waresquiel et son âme de collectionneur, ce sont les objets liés à la bande dessinée. C’est en piochant dans son registre de prédilection qu’il a repéré une 2 CV aquatique à Toffen (BE), dans une galerie où il a ses habitudes pour sa collection de voitures.
Pour son coup de cœur, le collectionneur a posé le prix. D’où vient l’AquaDeuch rebaptisée AquaNeuch? Probablement de la Côte d’Azur, façon Louis de Funès dans «Le Gendarme de St-Tropez», mais le véhicule était immatriculé dans le canton de Berne.
Vie de garçon
Depuis un reportage dans la presse, le 6 août dernier, Gonzague de Waresquiel ne sait plus à qui louer sa 2 CV pour une virée à 500 francs, avec une priorité pour les mariages et les enterrements de vie de garçon… «et de vie de jeune fille», précise le marin d’eau douce, par souci d’égalité.
Équipée de cinq gilets de sauvetage, l’AquaNeuch, pas 100% étanche, se conduit sans permis. «C’est notre rêve de monter à bord!» lui ont lancé des gamins aux Jeunes-Rives. «Je leur ai balancé les clefs, en leur disant d’aller se promener», rapporte Monsieur le comte. Et d’ajouter: «J’aime rendre les gens heureux». Tout comme il aime aussi faire la promotion de sa région d’adoption.
Son grand-père du côté maternel s’appelait Gérard Burrus. Ce cigarettier décédé en 1997 était camérier secret de cape et d’épée, membre de l’Ordre de Malte. Au Vatican, ce catholique avait, dit-on, accès aux appartements du pape.
Bien né, comme on dit, qui plus est à Paris, Gonzague de Waresquiel s’est marié dans la Ville Lumière. Binational, il est officier de réserve de la marine française, après avoir passé un an de service militaire sur le porte-avions «Charles de Gaulle», dans un uniforme de sous-marinier.
Pour sa femme
Par amour pour sa femme Frédérique, engagée par un horloger réputé puis par un autre, il l’a suivie du côté de Neuchâtel, où le couple vit depuis huit ans avec, désormais, quatre enfants de 3, 5, 8 et 10 ans.
Marchand d’art, Gonzague de Waresquiel rigole quand du courrier est adressé au «compte» de Gonzague. De son aristocratie, il ne fait pas grand cas, lui qui a le tutoiement facile. Façon de dire: «Je suis un aristocrate, et alors?». Quand il évoque la commune de Boncourt et le hameau de Seleute, ses yeux brillent: le collectionneur est fier de ses origines rurales, même s’il aime mettre le cap au large.