MotocyclismeFabio Quartararo est champion du monde en MotoGP
Parti de loin, le Niçois était en passe de limiter les dégâts lorsque «Pecco» Bagnaia, son dernier adversaire pour le titre MotoGP, est tombé. Il devient le premier Français couronné dans la catégorie-reine.
- par
- Jean-Claude Schertenleib
Une course, mais combien de moments forts? Une course, l’antépénultième du championnat du monde 2021, mais combien de larmes de bonheur? Fabio Quartararo est champion du monde MotoGP. Treizième sur la grille de départ, le pilote Yamaha n’a jamais perdu son sang-froid. Alors que, tout devant, Bagnaia et Miller (avant la chute de l’Australien), puis ce même Bagnaia aux prises pendant une grande partie de la course avec Marc Márquez, dominaient les débats, Quartararo gagnait des places. Pour revenir jusqu’au cinquième rang. On se disait alors qu’il avait parfaitement limité les dégâts, que le titre mondial ne serait plus qu’une formalité pour lui dans deux semaines, au Portugal.
On se disait tout cela lorsque l’incroyable se produisit: comme son équipier de chez Ducati Jack Miller en début de course, Bagnaia se retrouvait à terre, la roue avant – au dernier moment, les deux pilotes officiels Ducati avaient opté pour la gomme la plus dure – décrochant d’un seul coup.
Quartararo était champion du monde! Un titre qu’il voulait désormais célébrer sur le podium; momentanément troisième, le Français allait néanmoins devoir s’incliner dans le dernier tour face à Enea Bastianini, le champion du monde Moto2 de l’an dernier. Mais pour Fabio, l’essentiel était ailleurs: la fête pouvait commencer sur les bords du circuit, se poursuivre dans le parc fermé et... «Je ne trouve pas les mots. C’est incroyable, je vis un rêve. Ma famille est là, on va profiter de ce moment ce soir», dira-t-il en pleurs.
Quelques minutes plus tôt, le vainqueur de la course, Marc Márquez, avait lui trouvé les mots justes: «Aujourd’hui, ce n’est pas mon jour, c’est celui de Fabio.» Et pourtant: l’octuple champion du monde remporte son troisième succès de la saison, le deuxième de suite, le premier depuis deux ans sur un circuit qui tourne essentiellement à droite. Et l’on sait que c’est important, rapport à sa grave blessure de l’an dernier.
Des larmes, encore? Celles de Valentino Rossi, fêté pour sa dixième place comme s’il était le vainqueur. Attendu au bord de la piste par son demi-frère Luca Marini, remercié par ses mécaniciens et par la foule: 35’000 personnes, dont la majorité était habillée de jaune.