Football: Le LS s’insurge contre un élu lausannois

«Le Lausanne-Sport a effectué un sondage auprès de ses fans, et leur première préoccupation sont les fumigènes et la pyrotechnie.» Conseiller communal lausannois, Valéry Beaud est intervenu vendredi matin dans Blick. La prise de parole de l’élu vert visait en premier lieu à alerter des dangers pour la santé de l’inhalation des fumées qu’on retrouve chaque week-end dans les stades. Une réalité problématique probablement largement méconnue ou sous-estimée par le grand public.

Le Lausannois se dit inquiet pour la santé des fans de foot de la ville, habitués à respirer les particules fines présentes dans la fumée des engins pyrotechniques. Il interpelle à ce titre la Municipalité, comme le fait encore savoir Blick, par le biais d’un texte déposé le 23 avril. Arguant en outre que «l’usage d’engins pyrotechniques n’est pas conforme au règlement, Lausanne doit donc prendre des mesures pour que la loi y soit respectée».

La manœuvre de Valéry Beaud se joint au ras-le-bol politique grandissant autour des débordements liés aux matches de football et intervient dans un contexte où la répression envers les ultras gagne du terrain. À tort ou à raison? Le sujet n’est en l’occurrence pas ici.

Le fait est que l’élu semble dans un premier temps avoir abusé d’un argument trompeur pour faire passer son message. Les fumigènes et la pyrotechnique valent-ils vraiment comme la première préoccupation des fans du Lausanne-Sport? Ce n’est pas impossible. Par les temps qui courent, ça n’aurait même rien d’une surprise. Toujours est-il que le sondage qu’il cite, effectivement réalisé par le LS, ne dit pas ça.

Contacté par le club dans la matinée, Valéry Beaud a ensuite demandé à Blick l’adaptation de sa citation. Rectifiée depuis en: «Le Lausanne-Sport a effectué un sondage auprès de ses fans, et l’une des principales préoccupations sont les fumigènes et la pyrotechnie.»

Le 21 février dernier, le club de la Tuilière publiait sur son site un «retour sur les derniers sondages». «Après chaque rencontre à domicile, les détenteurs d’un billet de match reçoivent un mail avec quelques questions liées à leur ressenti concernant leur expérience au stade. En parallèle, nos abonnés sont invités plus occasionnellement à répondre à des sondages plus fournis», détaille Vincent Steinmann, vice-président du Lausanne-Sport.

C’est sur cette base que s’est appuyé le club pour publier son article du 21 février. Où les thématiques abordées vont de l’attente aux buvettes à l’accessibilité au stade, en passant par l’ambiance autant que les fumigènes et la pyrotechnie. Ce dernier point apparaît d’ailleurs en première place de la liste dressée par le LS. «Mais cette liste n’a rien d’exhaustif. À aucun moment on a cherché à démontrer que la pyrotechnie préoccupait davantage nos supporters que d’autres sujets. Baser son argumentaire sur une interprétation pareille, c’est de la politique spectacle. Ce n’est pas à ce niveau qu’on résout les problèmes.»

À une heure où la place publique est divisée entre les discours pro et anti-ultras, mener un sondage pour connaître le degré de préoccupation des spectateurs vis-à-vis des engins pyrotechniques aurait néanmoins tout d’une bonne idée. «On y pense», assure Vincent Steinmann. Le 21 février déjà, le club admettait être conscient que «les mesures et les dialogues entamés jusqu’à aujourd’hui avec les responsables du Kop Sud ne suffisent pas et que cela entrave l’expérience d’un grand nombre de spectateurs». Les futurs visiteurs de la Tuilière peuvent déjà réfléchir à leur réponse.