Variant OmicronDéparts précipités à l’aéroport en Afrique du Sud
Les touristes se sont rendus en masse à l’aéroport de Johannesburg dans l’espoir de pouvoir regagner leurs pays respectifs. Depuis jeudi, les annonces de fermeture des frontières avec l’Afrique du Sud se sont succédées.
Londres, Paris, Francfort… Des touristes se sont précipités à l’aéroport de Johannesburg vendredi, espérant attraper les derniers vols à destination des pays qui ont fermé leurs portes à l’Afrique du Sud, après la découverte d’un nouveau variant inquiétant du Covid-19.
Les scientifiques sud-africains ont annoncé la veille avoir détecté une nouvelle forme du Covid-19, potentiellement très contagieuse et aux mutations multiples, créant un nouveau vent de panique. Au fil de la journée, de nombreux pays dont les États-Unis, le Canada, la France, le Maroc ou encore les Philippines ont annoncé à la suite de la Grande-Bretagne suspendre les vols en provenance d’Afrique du Sud. L’efficacité des vaccins contre cette forme mutante du virus est encore à l’étude.
De nombreux vols internationaux vont être suspendus
Dans les files aux guichets des compagnies aériennes, ils étaient nombreux à avoir écourté leur safari ou leurs vacances dans les vignobles après les premières annonces de suspension des vols vers l’étranger tard jeudi. Toby Reid, un commerçant britannique de 24 ans, campait avec sa petite amie sur la célèbre montagne du Cap, Table Mountain, lorsque la nouvelle est tombée. «Vers 05 h 30 du matin, nous nous sommes levés pour admirer le lever du soleil», raconte-t-il à l’AFP. Quelques heures plus tard, ils attendaient leur enregistrement à Johannesburg. Le couple a obtenu les deux derniers sièges sur le vol du soir vers Francfort.
D’autres n’ont pas eu autant de chance et cherchaient encore une solution, entre prix exorbitants et itinéraires alambiqués. «On aurait pu être prévenus plus tôt», lâche Christian Good, 50 ans, qui fera avec son mari une escale en Allemagne avant d’atterrir en Angleterre, après un séjour à la mer. Coup de chance, ils arriveront juste avant que soit à nouveau obligatoire une coûteuse quarantaine à l’hôtel à partir de dimanche, pour tous les voyageurs venant de pays figurant sur la «liste rouge» du gouvernement britannique.
«Ridicule» estiment certains touristes
«C’est ridicule, il y aura toujours de nouveaux variants», s’exclame David, son mari, les passeports en main. «L’Afrique du Sud l’a détecté mais il est probablement déjà partout dans le monde». Des cas ont été signalés jusqu’à présent en Belgique, en Israël, au Botswana ainsi qu’à Hong Kong. Sur le tableau des départs, des inscriptions rouges mentionnant «annulé» se mettent à clignoter à côté des vols pour Londres.
Plus loin, des voyageurs agglutinés près d’un comptoir Air France attendent encore de savoir si l’avion du soir pour Paris décollera bien comme prévu. «Nous sommes fatigués de tout ça», peste Ruth Brown, une Britannique de 25 ans installée en Afrique du Sud. Elle avait prévu de rentrer en Angleterre pour la première fois depuis 2019. La Grande-Bretagne a maintenu l’Afrique du Sud sur sa liste rouge jusqu’à début octobre, empêchant de nombreux Britanniques de retourner dans leur pays depuis le début de la pandémie.
Tard dans la soirée, à l’heure du départ de la plupart des vols long-courriers, passagers refusés à l’embarquement, manque de formulaires, personnel de nuit débordé, la tension est montée d’un cran. Certaines compagnies européennes ont réimposé à la dernière minute des tests PCR aux passagers, provoquant des retards, a constaté un journaliste de l’AFP.
Plus tôt, une dame aux cheveux clairs dans une file tenait un jeune enfant dans les bras. Elke Hahn est venue en Afrique du Sud avec son compagnon pour adopter un enfant et le ramener chez eux en Autriche. Les papiers de l’enfant ne sont valables que pour un itinéraire spécifique, qui malheureusement ne tient plus: «Nous allons devoir prendre un autre vol, je ne sais pas comment cela va se passer», avoue la jeune mère inquiète.