Hockey sur glaceLausanne a arraché la prolongation avec ses quatre étrangers sur le banc
Dimanche face à FR Gottéron, les Lions ont égalisé à 32 secondes de la troisième sirène en alignant trois défenseurs à 6 contre 5. Coaching étonnant, mais coaching gagnant.
- par
- Jérôme Reynard Lausanne
58’05’’, dimanche soir à la Vaudoise aréna. Lausanne prend son temps-mort et sort son gardien (Tobias Stephan) pour aller chercher l’égalisation face à FR Gottéron (3-4). Les six hommes que John Fust envoie sur la glace à ce moment-là? Lukas Frick, Joël Genazzi, Fabian Heldner, Ken Jäger, Tim Bozon et Christoph Bertschy.
En résumé: trois défenseurs (Heldner pour gêner le dernier rempart fribourgeois Reto Berra), le troisième centre de l’alignement (Jäger) et surtout aucun étranger, Martin Gernat, Jiri Sekac, Andy Miele et Francis Paré restant tous sur le banc après avoir été utilisés sur une séquence de power-play (mais reposés durant le temps-mort).
Résultat? Le but de l’égalisation, inscrit par Ken Jäger à 32 secondes de la troisième sirène, avant la conclusion que l’on connaît en prolongation (72e Paré 5-4; 1-1 dans la série).
«J’ai envoyé les joueurs les plus frais», dira John Fust à l’heure de l’analyse. Coaching étonnant, mais coaching gagnant, de la part de l’Ontarien, qui aura apprécié le job de Fabian Heldner devant la cage adverse. Jusqu’à le reconduire dans ce rôle pour trouver davantage d’efficacité en power-play (12’10’’ sans marquer dans ce quart de finale)? «Toutes les idées sont bonnes à prendre. On va mesurer Reto Berra et regarder qui peut le plus le déstabiliser par sa taille», se marrait l’entraîneur des Lions.
Lions émoussés?
L’état de fraîcheur. C’était l’un des thèmes en zone d’interviews, dimanche à la Vaudoise aréna, où le LHC a parfois semblé en difficulté et où il a été capable d’imprimer son intensité par bribes seulement. Celui-ci paie-t-il déjà par moments la cadence infernale de sa fin de saison régulière (12 matches en 21 jours) et sa débauche d’énergie en pré-play-off (3 actes)? «Nos jambes sont bonnes et je nous ai sentis de mieux en mieux au fil de la soirée», répondait un Christoph Bertschy convaincu que Lausanne était «physiquement assez bien pour tenir la route sur la longueur».
John Fust, lui, admettait qu’il était «normal de ressentir un peu de fatigue à ce stade de la saison», vu le calendrier qui a été celui de son équipe récemment. «Mais notre profondeur d’effectif peut jouer un rôle dans ce contexte», ajoutait-il en faisant référence à Benjamin Baumgartner, Emilijus Krakauskas et Cory Emmerton, non-utilisés dimanche. Il faudra toutefois un peu plus compter sur la quatrième ligne pour que ce raisonnement soit valable (entre 6 et 7 minutes de présence pour le trio Holdener-Maillard-Douay).
Une chose est certaine: le scénario de ce deuxième acte est de ceux qui ont le pouvoir de rebooster une jauge d’énergie, mentalement au moins. «C’est l’émerveillement des play-off, réagissait John Fust à ce propos. Il faut savoir gérer ses émotions et son énergie. A nous d’utiliser le momentum qu’on a pris en fin de rencontre et en prolongation pour le troisième match de mardi à Fribourg.»