Qatar 2022Un but fratricide de Breel Embolo lance parfaitement la Suisse
L’équipe nationale a entamé sa Coupe du monde 2022 par une victoire 1-0 contre le Cameroun.
- par
- Valentin Schnorhk - Doha
Sans doute que l’histoire devait s’écrire ainsi. Tel est le destin de Breel Embolo: marquer le seul but d’un match de Coupe du monde entre la Suisse et le Cameroun. Côté helvétique, on peut se réjouir que, il y a huit ans de ça, l’enfant de Yaoundé a choisi de jouer pour l’équipe nationale. La Suisse s’est en effet imposée 1-0 pour son entrée en lice à la Coupe du monde 2022 jeudi.
Dans un stade Al-Janoub aux trois quarts plein, mais à l’ambiance relativement calme, excepté les percussions camerounaises en fond, ce but de la 48e minute était bien le seul très haut fait technique: d’un crochet parti côté gauche de Ruben Vargas, transitant par Granit Xhaka (lequel avait été placé en relayeur gauche, poste qu’il occupe à Arsenal) et Remo Freuler pour exploiter la largeur, cela a fini par un centre côté droit de Xherdan Shaqiri pour Embolo, bien présent dans les cinq mètres. Vargas aurait sans doute dû doubler la mise à la 66e, lorsque, dans une position similaire à celle d’Embolo, il butait sur André Onana après un centre de Widmer.
Haris Seferovic aussi, à la 95e, lorsqu’il a été contré par un défenseur.
Heureusement, la Suisse n’a pas eu à le regretter. Une fois le 1-0 inscrit, le Cameroun a frappé par sa discrétion. Pourtant, avant la pause, les Lions indomptables s’étaient montrés autrement plus actifs. On les avait décrits «physiques» et durs à manœuvrer, ils s’étaient surtout révélés bien préparés tactiquement. Au point de mettre en exergue les failles du système suisse.
Des moments chauds
Il y a ce marquage individuel sur les sorties de balle adverses, qui font la marque de la Suisse de Murat Yakin ces derniers mois. Intéressant, oui. Mais un peu de mouvements et d’appels coordonnés et tout peut rapidement se casser la figure. En témoigne la première occasion de la partie, après seulement dix minutes de jeu, lorsque Bryan Mbeumo a buté sur Yann Sommer et que Karl Toko-Ekambi a trouvé le moyen de manquer la cage vide sur le rebond.
Une première menace. Des situations, les Lions indomptables en ont eu un certain nombre. Par Choupo-Moting, par Hongla, par Toko-Ekambi (qui était privé d’une occasion par un retour salvateur de Widmer). Le plan de Rigobert Song semblait alors bien ficelé. Pendant que celui de Yakin paraissait inoffensif: il n’y avait pas la domination annoncée en conférence de presse d’avant-match. Les principales occasions? Sur des corners de Vargas, repris par Elvedi (40e), puis Akanji (45e+2), mais non cadrés.
Pour le reste, un manque de rythme certain dans le jeu, dans les transmissions, dans les courses. Sauf sur cette action bien plus fluide de la 48e minute. Cela finira par suffire. A quatre jours d’affronter le Brésil (ce sera lundi à 17 heures), l’équipe nationale a au moins le sentiment du devoir accompli.