Guerre en UkraineLa justice espagnole va aussi enquêter sur des crimes de guerre russes
Après son homologue allemand, le parquet espagnol va se pencher sur les possibles violations du droit humanitaire de Moscou durant l’invasion de l’Ukraine, surtout les attaques contre des civils.
La justice espagnole a annoncé, mardi, l’ouverture d’une enquête sur des «violations graves du droit international humanitaire» découlant de l'«acte de guerre injustifié» de la Russie en Ukraine, a annoncé le parquet. Cette annonce intervient quelques heures après celle du lancement d’une enquête par le parquet général allemand sur de possibles crimes de guerre commis par les forces russes en Ukraine.
L’enquête de la justice espagnole «vise à déterminer le caractère délictueux des faits et à pratiquer autant d’investigations qu’il sera nécessaire», précise le parquet. «L’agression que subit la nation souveraine d’Ukraine est un acte de guerre injustifié, qui n’est couvert par aucune norme internationale» et dont «découlent d’autres violations graves du droit international humanitaire», écrivent les magistrats dans leur décret.
«Les agissements de la Fédération de Russie et de ses dirigeants n’ont lieu dans le cadre d’aucune cause ou circonstance légales», ajoute le parquet, selon lequel la justice espagnole, en vertu du principe de la juridiction universelle, est compétente pour enquêter sur des faits commis «hors du territoire national, susceptibles d’être qualifiés pénalement conformément à la loi espagnole».
La Haye aussi
Le ministre allemand de la Justice, Marco Buschmann, avait déclaré au journal «Passauer Neue Presse» que les ministres européens de la Justice s’étaient entendus sur des procédures pour documenter de possibles crimes de guerre commis en Ukraine. La Cour pénale internationale (CPI) de La Haye s’est également saisie de soupçons similaires et enquête depuis la semaine dernière sur des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
La Russie a envahi l’Ukraine, le 24 février, et mène la guerre sur tout le territoire, en pilonnant les grandes villes. Plus de deux millions de personnes ont déjà fui le pays, selon l’ONU. De nombreux civils ont été tués et des témoignages font état de l’usage de bombes à sous-munitions et d’attaques contre des zones résidentielles et des infrastructures civiles.