AnniversaireSelon Adolf Ogi, rien ne se décide à l’UDC sans Blocher
L’ancien conseiller fédéral célèbre ses 80 ans. Interviewé, le plus populaire représentant de l’UDC évoque la sécurité de la Suisse, la neutralité et aussi le pouvoir de Christoph Blocher.

L’ancien conseiller fédéral Adolf Ogi souffle 80 bougies lundi.
Raphael Moser/Tamedia AGAdolf Ogi fête ce 18 juillet ses 80 ans. Et l’ancien conseiller fédéral (UDC/BE) reste toujours aussi populaire. Celui qui a été le ministre de la Défense dans les années 90 se dit heureux de ne plus être au pouvoir aujourd’hui. «De 1988 à 2000, j’ai connu les meilleurs moments au Conseil fédéral», reconnaît-il dans une longue interview accordée aux journaux alémaniques de Tamedia. «La situation était stable, les citoyens satisfaits du gouvernement et les relations extérieures avec la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Autriche, l’Angleterre et les États-Unis étaient au beau fixe. Et tout cela malgré le rejet de l’adhésion à l’EEE en 1992», se rappelle-t-il.
Durant ses années à Berne, Adolf Ogi avait dû revoir à la baisse les effectifs de l’armée. Aujourd’hui, le redimensionnement à la hausse est en discussion en raison de la guerre en Ukraine. Pour le Bernois, c’est carrément nécessaire. «Après la chute du mur de Berlin, on avait dit qu’il n’y aurait plus jamais de guerre. Mais dans mon dernier rapport à l’état-major général en 2000, j’avais mis en garde contre des dangers qui menaçaient à nouveau la Suisse», explique-t-il.
«La neutralité ne signifie pas que nous ménagions un agresseur»
Adolf Ogi approuve en outre les sanctions prises par la Suisse envers la Russie dans la guerre en Ukraine. «Si la Suisse n’avait pas participé aux sanctions, nous aurions dû faire face à l’incompréhension mondiale», dit-il. Quant à la neutralité qui serait ébranlée en raison de ces sanctions, selon son parti, le Bernois est clair: «la neutralité ne signifie pas que nous ménagions un agresseur».
Le plus célèbre natif de Kandersteg reste toutefois prudent devant le fait que le ténor de l’UDC, Christoph Blocher, veuille inscrire la neutralité dans la Constitution via une initiative. «Le peuple décidera. Mais il est bien que nous discutions fondamentalement de notre neutralité», dit-il.
Il est en revanche très clair en parlant de l’ancien conseiller fédéral âgé lui de 81 ans et élu comme lui en 1979 au Conseil national: son pouvoir au sein de l’UDC est plus grand que jamais. «Christoph Blocher a développé une position dans le parti qui lui garantit que rien ne se décidera sans lui. Je pense qu’il détermine également qui sera le prochain conseiller fédéral UDC».