Lyon (F): Un grand squat évacué à deux jours de la trêve hivernale

Publié

Lyon (F)Un grand squat évacué à deux jours de la trêve hivernale

La préfecture du Rhône avait pris la décision en juillet, elle a été appliquée ce lundi. Une septantaine de personnes, d’après la police, de 200 à 250, selon la ville, vont être provisoirement relogées.

Septante-quatre personnes, selon la préfecture, de 200 à 250, selon la mairie de Lyon et les associations,  ont été évacuées par 80 représentants des forces de l’ordre.

Septante-quatre personnes, selon la préfecture, de 200 à 250, selon la mairie de Lyon et les associations,  ont été évacuées par 80 représentants des forces de l’ordre.

AFP

Lundi matin, les forces de l’ordre ont évacué le squat «Pyramide», un des plus importants de Lyon. Après cette évacuation, 74 personnes ont été relogées pour huit nuits dans des hôtels de la métropole et des départements du Rhône et de la Loire, selon la préfecture.

La mairie de Lyon et les associations ont de leur côté évoqué de 200 à 250 occupants dans ce squat du sud de la ville. La Ville de Lyon a regretté cette évacuation, en indiquant avoir sollicité les autorités «depuis plusieurs mois» pour «travailler à la recherche d’une solution». «L’annonce d’une évacuation à deux jours de la trêve hivernale, fait sans précédent dans notre ville, est inacceptable», a souligné la municipalité écologiste.

Environ 80 hommes ont été déployés vers 6h, devant les anciens bureaux d’une entreprise, pour évacuer les lieux en application d’un arrêté pris en juillet, selon la préfecture.

«Pas envisageable de maintenir la situation»

«Nous avions eu il y a plusieurs mois des rapports d’associations, de travailleurs sociaux, qui indiquaient que la situation était extrêmement inquiétante» en termes de risque électrique ou d’incendie, a expliqué Vanina Nicoli, la préfète secrétaire générale de la préfecture du Rhône. «Il n’était pas envisageable de maintenir la situation», a-t-elle justifié, en évoquant «la pression de marchands de sommeil» et des cas de «violence sexuelle, de prostitution et trafic de stupéfiants».

«Ce qu’on condamne, c’est vraiment le manque de dialogue.»

Sandrine Runel, adjointe municipale aux Solidarités

«Ce qu’on condamne, c’est vraiment le manque de dialogue», a précisé Sandrine Runel, adjointe municipale aux Solidarités, en rappelant la «situation tendue» du logement d’urgence à Lyon.

Un «travail préparatoire d’orientation»

La préfecture, elle, évoque «un travail préparatoire d’orientation» engagé depuis plusieurs semaines, avec 25 enfants et adultes déjà «mis à l’abri depuis la fin de l’été 2023», et rappelle que le squat avait fait l’objet d’un signalement de la part du maire de Lyon.

Outre les personnes relogées dans des hôtels lundi, six autres bénéficieront de l’aide au retour proposée par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), deux vont être prises en charge par le dispositif d’accueil des demandeurs d’asile et deux mineurs par la Métropole de Lyon, selon la préfecture.

«Les laissés-pour-compte sont là»

La solution de relogement temporaire ne satisfait ni les occupants, ni les associations. Une petite valise à ses pieds, Binta, 27 ans, originaire de Guinée et régularisée en 2021, vivait dans ce squat depuis deux ans, dans l’attente d’un hébergement d’urgence. «Après sept jours, on sera dans la rue», a-t-elle dit.

«Après sept jours, on sera dans la rue.»

Binta, originaire de Guinée et régularisée en 2021

«Il y a beaucoup de gens qui travaillent, des migrants, des Français aussi, un monsieur retraité, pas mal de profils», selon Colette Blanchon, membre du collectif Intersquats. «Ce sont des gens qui ne trouvent pas de logement. Il y a une crise du logement, et les laissés-pour-compte sont là», a-t-elle déploré, précisant qu’il fallait «trois ans pour avoir un logement social à Lyon».

(AFP)

Ton opinion

1 commentaire