FootballServette s’offre un Lausanne transparent
Pas de miracle avec l’arrivée d’Alain Casanova à la tête de Lausanne. Les Genevois s’imposent sans briller (1-0), samedi. Mais un derby, ça ne se joue pas, ça se gagne, diront-ils.


Sasso (à dr.) a inscrit le seul but de la rencontre samedi soir à Genève.
Eric-LafargueTransparent depuis le début du derby, Lausanne a cru tenir le hold-up du siècle à la 90e, quand un penalty a d’abord été sifflé, qui lui aurait permis d’égaliser miraculeusement. Et injustement, il faut le dire. L’affaire s’est éteinte d'elle-même: la tête de George qui avait propulsé le ballon sur la main d’Antunes, avait été faite depuis une position de hors-jeu. Ce fut là le seul moment d’espoir pour un LS fantomatique à Genève. Alain Casanova, son nouvel entraîneur depuis le milieu de la semaine, n’a pas pu enrayer la spirale négative. Et Servette, sans être génial, a mérité d’empocher les trois points de ce petit derby.
Les dix premières minutes avaient déjà éclairé la rencontre de quelques certitudes fragiles. Pour Lausanne: avec un nouvel entraîneur qui n’a travaillé avec l’équipe que depuis jeudi, pas de surprise, un 5-4-1 très bas, pour gêner, pour donner l’idée de quelque chose de compact. Pour Servette: pas surpris par la prudence du LS, se montrer patient, prendre ses marques, ne pas se jeter dans la gueule du loup en faisant le jeu des Vaudois qui spéculaient sur des ruptures.
Round d’observation morose
Dans les faits, cela a donné un round d’observation morose, en timidité et en imprécisions. Le derby n’en était pas encore un. Chemin faisant, ce fébrile Lausanne ne montrant rien sinon ses limites, Servette prenait un peu d’assurance. Rien de transcendant, non, mais juste ce qu’il faut pour s’installer un peu plus dans le camp vaudois.
Il y avait pourtant le plus dur qui attendait les Grenat: manoeuvrer avec ces deux lignes défensives de neuf joueurs au total, le plus souvent. Pas d’espaces, des mouvements à inventer, des décalages à créer: rien de simple pour les Genevois.
Replié sur lui-même, ce Lausanne si prudent gérait comme il pouvait. Mais il faut bien dire que si la pression de Servette augmentait, les hommes de Casanova n’avaient pas de quoi trembler. Un vague tir de Cognat, quelques promesses si peu tenues. C’est simple: le moment le plus chaud pour le LS fut sans doute ce mauvais contrôle de Diaw sur une passe en retrait anodine de Thomas, avec un sauvetage du portier lausannois.
Sasso apporte le surnombre
Il aura ainsi fallu attendre la 41e minute de jeu pour que les choses changent. Une longue séquence de pression de Servette avait placé le LS dans ses petits souliers, les Vaudois étant incapables de ressortir le ballon pour respirer. A le perdre à chaque fois trop vite, ils laissaient les Grenat toujours plus près d’eux. C’est une perte de balle de Koné qui devait précipiter les choses: décalé sur la gauche, Rodelin héritait du ballon et centrait pour Sasso, resté devant après un corner pour apporter le surnombre. Pas facile, la tête du Français était parfaite, décroisée et piquée, laissant Diaw battu.
En rentrant au vestiaire, Servette devait se dire qu’il avait fait le plus dur. Restait à contenir les vagues sursauts vaudois en seconde période. Restait surtout aux Genevois d’enfoncer le clou avec un deuxième but, face à un Lausanne obligé d’ouvrir un peu le jeu, même maladroitement. Imeri a eu cette chance sur une remise de Rodelin (59e), mais sans oser la frappe en première intention; Stevanovic a eu une immense opportunité, lancé par Diallo, mais il tergiversait seul devant Diaw.
La frayeur de la dernière minute ayant été annulée par la VAR, cela n’a pas porté à conséquence pour Servette. Qui s’impose logiquement.