Plonk&Replonk se font voler un pigeon

L’année dernière, c’est leur dahu imaginaire qui était vandalisé à La Chaux-de-Fonds: cette créature fantastique en partie empaquetée dans une caisse de bois a été maculée de peinture rouge. Cette année, c’est une autre œuvre du collectif artistique Plonk&Replonk qui a été prise pour cible: un pigeon en bronze.

Vendredi dernier le pigeon s’est envolé, les pattes brisées. «Dommage, elle était bien placée au centre de la ville», regrette Hubert Froidevaux, fondateur avec son frère Jacques d’un collectif qui manie l’absurde, en particulier avec des photomontages qui font des cartes postales.

L’œuvre baptisée «La Revanche» est un pigeon sans la fiente qui peut tomber sur un complet-veston. Elle est décrite comme le «premier monument aux Personnes Illustres… injustement victimes de pigeons fourbes».

Celui qui a dérobé l’œuvre ne pourra pas l’exhiber sans passer pour le voleur, alors pourquoi? «Si c’est pour couler le bronze, le voleur sera déçu: le pigeon fabriqué à Ouagadougou est rempli de chaille», indique Hubert Froidevaux.

«C’était un modèle unique, fait avec de la cire perdue», précise Jacques Froidevaux. L’artiste a de la suite dans idées: il a trouvé dans son atelier un deuxième pigeon en bronze, présenté «le nouveau prétendant auditionné pour remplacer celui qui s’est envolé».

«Comme pour tous les actes de vandalisme, ça montre bien que la bêtise humaine n’a pas de limite», déplore la députée popiste Céline Dupraz. «Ce type de comportement est vraiment regrettable: personne n’en sort gagnant, même pas les heureux nouveaux détenteurs d’une sculpture issue du monde artistique régional», conclut Céline Dupraz.