Environnement – La COP15 biodiversité s’ouvrira en virtuel depuis la Chine

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EnvironnementLa COP15 biodiversité s’ouvrira en virtuel depuis la Chine

Lundi débute la 15e Conférence des parties (COP) de la Convention sur la diversité biologique des Nations unies de manière virtuelle du 11 au 15 octobre.

Le 4 octobre 2021, dans la ville de Zurich, des militants affiliés au mouvement environnemental mondial Extinction Rebellion (XR) organisent une manifestation.

Le 4 octobre 2021, dans la ville de Zurich, des militants affiliés au mouvement environnemental mondial Extinction Rebellion (XR) organisent une manifestation.

AFP

La Chine donnera lundi le coup d’envoi de la COP15 biodiversité, des négociations cruciales pour tenter de restaurer une nature abîmée par l’homme et menacée par le changement climatique, après l’échec de la communauté internationale à agir sur la décennie écoulée. La 15e Conférence des parties (COP) de la Convention sur la diversité biologique (CDB) des Nations unies s’ouvrira de manière virtuelle du 11 au 15 octobre, avant la tenue de négociations à proprement parler à Kunming, dans le sud-ouest de la Chine, du 25 avril au 8 mai 2022. Ce format a été retenu après plusieurs reports dus à l’épidémie de Covid-19.

Elle s’intercale avec la COP26 sur le climat à Glasgow en novembre, où la nature devrait être mise en avant pour atténuer les effets du changement climatique de plus en plus dévastateurs. L’ouverture de la COP15 sera «une phase essentiellement protocolaire», a relevé Basile van Havre, un des deux co-présidents des négociations, lors d’une conférence de presse en ligne. Elle permettra la passation officielle entre l’Égypte, qui a présidé la COP14 en 2018, et la Chine. Pékin organise également un sommet ministériel en ligne les 12 et 13 octobre, avec «98 ministres de 94 pays», selon Basile van Havre et présentera un texte, la déclaration de Kunming.

«Cette déclaration, nous l’espérons, soulignera davantage et reconnaîtra l’importance de la biodiversité pour la santé humaine, l’importance d’intégrer la biodiversité dans la prise de décision et servira d’outil pour créer l’impulsion politique» nécessaire aux négociations, a souligné Elizabeth Maruma Mrema, secrétaire exécutive de la CDB, dans un entretien à l’AFP. Les délégations membres de la CDB se sont retrouvées pour la dernière fois autour de la table à Rome en février 2020. Les négociations se sont ensuite tenues en ligne.

Clivages

Un texte présenté en juillet, qui sert de base aux discussions, comprend quatre grands objectifs à horizon 2050, avec dix jalons à 2030 et 21 cibles. Les cibles visent «à ce qu’au moins 30% des zones terrestres et des zones maritimes soient conservées grâce à des systèmes de zones protégées et d’autres mesures de conservation efficaces» ou à limiter les pollutions agricoles ou plastiques.

Sur le volet financier, il est proposé de porter les ressources financières «à au moins 200 milliards de dollars par an» tout en réduisant les subventions néfastes «d’au moins 500 milliards de dollars par an». D’autres mesures sont proposées pour suivre les engagements des États, sur le modèle de ce qui se fait pour le climat, afin qu’ils ne restent pas des vœux pieux comme par le passé. Les réunions en ligne ont permis d’aboutir à ce texte, mais sans dépasser les clivages, constatent différents acteurs engagés dans le processus.

La proposition de protéger 30% des terres et mers d’ici 2030, portée par la Coalition de la haute ambition pour la nature et les peuples présidée par la France et le Costa Rica, ne fait ainsi pas l’unanimité. Le Brésil ou encore l’Afrique du Sud s’y opposent, selon des observateurs, alors que des scientifiques appellent à protéger la moitié de la planète. D’autres points de clivage sont le suivi de la mise en œuvre des engagements qui seront pris, l’information de séquençage numérique sur les ressources génétiques et les questions de financement, les pays en voie de développement demandant aux pays développés de payer pour leur transition, constatent des diplomates français. Ils seront au centre d’une session de négociations à Genève en janvier 2022.

«Il est inquiétant que ces questions n’aient pas été suffisamment traitées», déplore Li Shuo, de Greenpeace. «La triste vérité est que les pays ne se préoccupent pas de la biodiversité dans d’autres pays autant qu’ils le font pour les émissions» de gaz à effet de serre responsables du changement climatique, poursuit-il, estimant que «la CDB n’est pas une Convention effective, faute d’une réelle énergie politique». La protection de la nature peine à s’imposer au même niveau de la lutte contre le réchauffement climatique. Mais les choses évoluent, avec des engagements de centaines d’entreprises réunies dans la coalition Business for Nature, ou l’annonce fin septembre d’organisations philanthropiques, dont celles de Jeff Bezos et Mike Bloomberg, de cinq milliards de dollars pour protéger la nature d’ici 2030.

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