SessionTravailler moins en hiver et plus en été pour économiser l’énergie
Le PLR a déposé une motion pour pouvoir annualiser le temps de travail afin d’économiser de l’énergie en hiver. Pour le PS, c’est accabler encore plus la classe moyenne.
- par
- Christine Talos
Travailler plus en été et moins en hiver: telle est l’idée du groupe PLR, qui vient de déposer auprès du Conseil fédéral une motion pour assouplir le droit du travail en permettant aux entreprises de flexibiliser leur temps de travail. But: économiser l’énergie pendant la mauvaise saison.
Le PLR, par la voix du conseiller national bernois Christian Wasserfallen, demande donc au gouvernement d’aménager la loi de manière que l’annualisation du temps de travail soit possible. Certaines branches économiques, groupes d’entreprises ou de travailleurs pourraient ainsi être dispensés par voie d’ordonnance de l’observation d’une durée maximale de travail hebdomadaire, pour autant que le nombre d’heures de travail final durant l’année soit respecté.
Une proposition «injuste»
«Il s’agit ainsi d’inciter à prendre des mesures d’économie d’énergie en fermant volontairement et temporairement des sites de production, voire des entreprises, précise Christian Wasserfallen. Les branches qui ont la possibilité de réduire leur activité pendant les mois critiques de l’hiver doivent pouvoir faire usage d’horaires de travail plus flexibles.» En clair, des employés, surtout dans l’industrie où les firmes consomment le plus d’électricité, pourraient être amenés à travailler au-delà des 45 ou 50 heures maximales autorisées par semaine pendant la belle saison et n’effectuer que 30-35 heures par semaine en hiver pour compenser.
La proposition fâche Samuel Bendahan (PS/VD), conseiller national et vice-président du Parti socialiste. «Utiliser une crise comme celle-là pour péjorer les conditions de travail des gens sans faire des compensations, c’est vraiment injuste et ce n’est pas la manière dont on doit discuter dans ce pays, a-t-il souligné sur les ondes de la RTS jeudi. Si des sacrifices doivent être faits, on doit essayer de les partager; on sait que c’est la classe moyenne qui souffre le plus dans ce pays et on voudrait encore lui faire subir une flexibilisation de son travail!»