Tennis: Djokovic, Federer ou Nadal? Les personnalités tranchent

«En 2010, lors de la finale contre Berne, Federer a demandé à me rencontrer après un match à la PostFinance Arena. Je suis sorti des vestiaires, on ne m’avait pas dit qui voulait me voir. Il était là, en face de moi. Je n’y croyais pas, quel honneur! Il m’a dit que j’étais le seul type qui avait plus de presse que lui en Suisse. On a ri. Pour moi, c’est lui le GOAT. Parce que ce titre ne se mesure pas seulement aux nombres de victoires, mais à ton rôle sur le terrain et aussi en dehors, à ces responsabilités. Et pour tout ça, Federer est le GOAT.»

«Je crois que les chiffres parlent. Djokovic a mis tout le monde d’accord. Et ce n’est pas fini, il peut encore monter jusqu’à 25 Grand Chelems. On peut ne pas aimer le personnage, mais la qualité de son tennis est exceptionnelle. Et puis on oublie une chose: quand Federer est arrivé sur le circuit, il n’y avait ni Nadal, ni Djokovic en face au début. Quand Djokovic est arrivé, il a dû se confronter aux deux monstres, lui. Et il est passé devant, même dans les confrontations individuelles.»

«Comme ma femme me l’a toujours dit, Roger Federer, ce n’était pas pareil que les deux autres. Et évidemment, elle a raison. Chez Federer, il y avait une classe tout autre. Moi, j’étais fan de Sampras, dont j’ai commenté des matches en tant que journaliste. Alors quand quelqu’un m’a dit un jour qu’un jeune était plus fort que lui, je n’y croyais pas… En tennis comme dans le vélo, au-delà des chiffres, ce sont les émotions qui restent - même quand on ne les a pas vécues en direct. Le palmarès, le nombre de victoires en Grand Chelem, ce sont des choses qu’on finit par oublier. Tandis que les émotions, elles, ne s’en vont jamais. C’est pour cette raison que je mets Roger Federer au-dessus de Novak Djokovic et Rafael Nadal. Rien que de le voir jouer, qu’il gagne ou qu’il perde, constituait une expérience à part.»

«Si l’on ne considère que les chiffres, Novak Djokovic est évidemment le plus grand joueur de tous les temps. Ce qu’il a réalisé au cours de sa carrière force le respect. Mais pour moi, ces trois joueurs sont dans la même catégorie. J’ajouterai que mon cœur balance quand même pour Roger Federer - et je ne dis pas cela parce que je suis Suisse comme lui. Mais Federer a tant apporté au tennis, que ce soit sur le plan sportif ou extra-sportif, qu’il restera définitivement dans les annales de ce sport. J’aurais même tendance à dire que je placerais aussi Nadal avant Djokovic à ce niveau-là.»