Formule 1: C’est Charles-la-poisse

Pendant quelques instants, Charles Leclerc a pu espérer signer la pole-position du Grand Prix de Monaco. Il ne restait que quelques minutes avant le terme de la séance qualificative, et il semblait que Max Verstappen, l’habituel favori, souffrait plus que d’habitude sur le tracé monégasque.

Mais dans les dernières secondes des qualifications, le Néerlandais a surpris tout le monde en réussissant un troisième secteur époustouflant qui le propulsait en pole-position pour la première fois à Monaco.

Derrière, Fernando Alonso devait se contenter de se retrouver à ses côtés, en première ligne, alors que Charles Leclerc se classait troisième: «Je ne pouvais pas faire mieux aujourd’hui, expliquait le pilote Ferrari. Notre voiture est très instable sur les bosses ici. Heureusement, ça s’est un peu amélioré pour les qualifications.»

Ce qui ne s’est pas arrangé, par contre, c’est la poisse dont est toujours victime Charles Leclerc à l’occasion de «son» Grand Prix de Monaco - il a grandi dans un appartement dont les fenêtres donnent sur la grille de départ.

Cette année, après s’être classé troisième, il a été condamné à se voir rétrogradé à la sixième place pour avoir gêné Lando Norris lors de son tour rapide, alors que le pilote monégasque ralentissait après avoir signé son propre chrono.

Il fallut beaucoup de temps aux commissaires du Grand Prix pour rendre leur décision. On ne pénalise pas Charles Leclerc chez lui sans y avoir bien réfléchi. D’autant que leur compte-rendu constate que le pilote Ferrari n’aurait pas franchement pu agir autrement: «Charles Leclerc n’a pas été prévenu par son équipe de l’approche de la voiture numéro 4 (celle de Lando Norris, ndla)», peut-on y lire. «Il a bien réagi aux drapeaux bleus présentés devant lui (qui préviennent de l’approche d’une voiture plus rapide, ndla), et il n’aurait pas pu agir différemment pour laisser de la place à la voiture numéro 4. Par contre, il n’a pas été suffisamment informé par son équipe, ce qui est très important, surtout sur ce circuit.»

Par la faute de son écurie, Charles Leclerc partira donc sixième à Monaco. Esteban Ocon en profite, lui qui hérite de la troisième place sur la grille de départ, égalant ainsi les meilleures qualifications de sa carrière (à Monza en 2017 et à Spa en 2018).

C’est décidément la poisse. L’an dernier, Charles Leclerc était qualifié en pole-position, mais il n’a pas terminer mieux que quatrième en raison d’une erreur de stratégie de son équipe. En 2021, il était là aussi en pole, mais il n’a même pas pris le départ après la découverte d’un problème technique sur sa voiture au moment de la mise en grille de départ. En 2019, il avait été éliminé dans la première phase des qualifications suite à une erreur stratégique de Ferrari qui l’avait gardé au stand trop longtemps avant de le laisser prendre la piste.

A Monaco, ce n’est plus de la poisse dont Charles Leclerc est victime, c’est une véritable malédiction.

Mercedes devait apporter de grands changements à sa W14 à Imola. Le Grand Prix d’Emilie Romagne n’ayant pas eu lieu, c’est ici à Monaco que cette «mise à jour» du châssis a été effectuée, alors que le travail avait débuté en février déjà.

Rien n’a été laissé au hasard. Au total, on dénombre sept changements importants sur la Mercedes, le plus spectaculaire étant constitué par les pontons - jusqu’ici «écrasés» ou inexistants sur le concept précédent.

Lewis Hamilton s’est tout de suite déclaré à l’aise avec cette nouvelle voiture, mais il sera difficile d’en mesurer les avantages avant le Grand Prix d’Espagne, la semaine prochaine, disputé sur un circuit plus conventionnel que le tourniquet de Monaco.

Mais ici, le Britannique s’est qualifié cinquième - après le déclassement de Charles Leclerc. C’est déjà un progrès. Chez Mercedes, on annonce encore de nombreuses améliorations à venir, les nouveautés présentées ici n’étant qu’une première étape.