BasketballImad Fattal: «Mon cœur est Lion pour toujours»
Le président du club du Grand-Saconnex va se retirer au terme de la saison. Les explications de l’avocat du Pommier.
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Imad Fattal a remporté de nombreux titres à la tête des Lions, dont la SBL Cup le 14 mars à Montreux.
FRESHFOCUSDans la République de Genève et plus précisément dans le milieu du basket suisse, son annonce «mûrement réfléchie» a fait l’effet d’une petite «bombe». Imad Fattal, qui était le président des Lions du Grand-Saconnex depuis douze ans, a décidé de se retirer au terme de la saison. C’est une page qui se tourne pour l’avocat de la Cité de Calvin de 40 ans. Cet ancien joueur du club éprouve le besoin de passer à autre chose et notamment de consacrer plus de temps à sa profession et à sa famille.
«Je n’aurais jamais imaginé un tel parcours quand je suis arrivé sur la pointe des pieds il y a douze ans.»
Imad Fattal, vous quittez les Lions de Genève, avec, on l’imagine, le cœur serré et la mort dans l’âme?
Non, étant de nature plutôt joyeuse et optimiste, je vais quitter le club avec le sentiment du devoir accompli. À vrai dire, je n’aurais jamais imaginé un tel parcours quand je suis arrivé sur la pointe des pieds il y a douze ans. Je n’aurais jamais imaginé d’aussi belles aventures. J’estime que j’ai été très gâté, que j’ai eu beaucoup de chance de vivre tout ça et de partager tout ce beau chemin avec les supporters et Genève. Mais il y a une forme de soulagement aussi car c’est quelque chose que je porte depuis douze ans, dont j’ai fait le tour.
On vous a senti parfois un peu désabusé cette saison. Est-ce la raison de votre décision?
Aujourd’hui j’arrive à un stade où j’estime que je ne suis plus un atout pour le club. J’ai toujours promis et juré que le jour où je sentirais que je ne suis plus l’homme de la situation, je ne m’éterniserais pas. Et aujourd’hui, c’est le cas, je ne me sens plus du tout comme l’homme de la situation. C’est la raison pour laquelle je passe le relais.
Depuis 2010, il y a eu forcément de beaux souvenirs, des titres et beaucoup d’émotions avec de gros matches au Pommier. Ce n’était plus trop le cas cette saison…
À vrai dire, j’ai connu passablement de coups durs ces dernières années. Alors oui, bien sûr, on a gagné des titres, la Coupe de Suisse plusieurs fois, avec des émotions fantastiques. Je me rappelle encore notre victoire à l’Aréna de Genève en 2017 devant 4000 personnes contre Monthey avec un succès d’un point qui restera un souvenir gravé dans ma mémoire à jamais. On ne se rend d’ailleurs jamais compte sur le moment que c’est peut-être la dernière fois qu’on vit un instant aussi intense. Et puis avec le recul on se dit c’est fou, que c’était vraiment extraordinaire.
Vous aviez encore remporté deux coupes l’an dernier…
Oui, la SBL Cup et la Coupe de Suisse, mais je dois aussi préciser que ces dernières années j’ai dû composer avec trois finales de suite où on a échoué au poteau, le Covid où il a fallu se battre surtout pour maintenir le club à flot financièrement avec des salles vides. Et cette année, avec ces mauvais résultats, je ne me sens pas aujourd’hui avec l’énergie nécessaire pour remonter le courant et remettre les Lions dans la position qui doit être la leur en haut de tableau dans le pays. Voilà. Je n’ai plus cette force et je ne veux pas causer du tort à mon club et je préfère me retirer.
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Durant le Covid, le président a dû se battre pour maintenir le club à flot financièrement avec des salles vides.
FRESHFOCUSVous partez quand même en laissant derrière vous un club sain financièrement. C’est une fierté?
Oui, je vais laisser un club qui se trouve dans les chiffres noirs et c’est une très grande fierté pour moi que de permettre au prochain d’hériter d’un club sans dette, sain structurellement et avec une bonne réputation, C’est aussi un club qui n’a jamais connu de scandale et ça, c’est également une satisfaction car peu dans le sport genevois peuvent s’en vanter…
«Je vais laisser un club qui se trouve dans les chiffres noirs et c’est une très grande fierté pour moi que de permettre au prochain d’hériter d’un club sans dette, sain structurellement et avec une bonne réputation.»
Et qui va vous succéder, vous avez un nom?
Pour l’instant, je ne vais pas vous dévoiler son identité parce que j’attends que cette personne le fasse, selon son timing. Mais il y a un successeur qui pour moi réunit toutes les qualités pour être un aussi bon voire, ce que j’espère, un meilleur président que moi.
Allez-vous rebondir dans un autre club?
Jamais! Je vais rester évidemment supporter du club, mon cœur est Lion pour toujours. Vous me reverrez dans les gradins du Pommier, c’est certain.
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Imad Fattal restera à jamais supporter des Lions de Genève.
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