Football«Je pense que Sommer va en arrêter beaucoup!»
Des personnalités s’expriment avant la rencontre de qualification pour la Coupe du monde que les Helvètes disputeront ce dimanche à Bâle contre les champions d’Europe. Ils jouent tous 1 à 1!
- par
- Christian Maillard
Un pronostic avant le match Suisse – Italie de dimanche soir à Bâle? Les personnalités que nous avons interrogées avant cette rencontre qualificative pour le prochain Mondial ont toutes très peur de ce champion d’Europe, d’autant plus que les Helvètes seront privés de Xherdan Shaqiri (hors de forme), Mario Gavranovic, Breel Embolo (blessés), Remo Freuler (suspendu) et Granit Xhaka (positif au Covid). Mais tous ont envie d’y croire, en jouant sur la corde patriotique: tous espèrent que la sélection désormais dirigée par Murat Yakin arrache un nul face aux Transalpins. Le score? 1 à 1…
Adolf Ogi: «L’Italie est favorite, mais…»
Adolf Ogi (ancien conseiller fédéral): «Comment dire? Je suis mitigé. Après tout ce qui s’est passé ces derniers jours, il faut être réaliste. J’y crois toujours, car c’est possible, mais ces turbulences avant un match, ce n’est jamais très bon, d’autant plus que cela concerne le capitaine de l’équipe nationale. Gagner contre le champion d’Europe sans Xhaka, ce n’est pas facile, surtout après notre défaite face à cette même Italie à l’Euro. Alors oui, on est naturellement un peu inquiet, mais d’un autre côté, je ne leur souhaite que du bon avec de la réussite. Le sport, ce qui fait son charme, débouche parfois sur des surprises. Comme l’a dit l’autre jour un Bernois de cette équipe de Suisse, quand on lui a parlé des absents, «on en a des autres». D’autres qui vont devoir donner leur maximum pour se qualifier pour ce Mondial. Un match nul, ce serait déjà bien avant d’aller chercher la victoire en Irlande. Maintenant, après son nul contre la Bulgarie, je pense que l’Italie a la volonté de s’imposer et de reprendre son élan. Les Transalpins vont de toute manière prendre ce match très au sérieux, car pour eux, ce serait la pire des choses de se faire éliminer du Mondial…»
Thaïs Hurni: «Il faut y croire»
Thaïs Hurni (joueuse de Servette Chênois Féminin et de l’équipe de Suisse): «Vu que les Italiens ont été tenus en échec la semaine dernière contre la Bulgarie, cela risque de changer la donne pour eux. Comme il manque passablement de joueurs offensifs à l'équipe de Suisse, je me dis que 1 à 1 serait un bon résultat avant le déplacement en Irlande. Un bon résultat comme pour nous avec Servette avant de nous rendre à Glasgow, où on va disputer une finale pour nous qualifier pour la phase de poules de la Champions League. On va donner tout ce qu’on a, les Suisses aussi. Il faut y croire.»
Massimo Lorenzi: «Cela va vraiment être compliqué»
Massimo Lorenzi (responsable des sports à la RTS): «Étant binational, je suis forcément adepte d’un match nul, un petit 1 à 1. Je signerais pour ce résultat de parité, même si je pense qu’après le 1 à 1 de l’Italie face à la Bulgarie, cela va être vraiment compliqué d’affronter un adversaire vexé. Maintenant, les Suisses peuvent se dépasser et se transcender pour rester dans la course à la qualification. Face à cette Italie qui est favorite, il ne faudrait pas perdre…»
Alain Morisod: «Je sens un 1-3 pour l’Italie»
Alain Morisod (musicien et producteur d’émissions): «J’ai vraiment été épaté par cette équipe de Suisse lors de ce match à l’Euro face à la France. Cela restera l’un des plus beaux matches de l’équipe nationale que j’ai vu de ma vie. Les plus anciens nous faisaient toujours tartir avec leur 1954, maintenant on aura 2021! Par rapport à la dramaturgie, nos Helvètes avaient été époustouflants, revenant de 1-3 à 3-3 avant de gagner aux tirs au but, c’était extraordinaire. Maintenant, s’il y a 1 à 1 ce dimanche ce serait super, mais je sens plutôt un 1-3 pour l’Italie…»
Agnès Wuthrich: «J’ai envie d’y croire»
Agnès Wuthrich (journaliste à la RTS): «Après ce qu’on a vécu à l’Euro, j’ai envie d’y croire, malgré l’absence de Xhaka. On va dire un peu comme tout le monde, match nul, un partout. On ne peut pas dire qu’on va battre les Italiens, pas faire comme les Français. Je ne vais pas vous donner le nom du buteur, mais je pense que Yann Sommer va en arrêter beaucoup!»
Alexandre Comisetti: «Ne pas être plus royaliste que le roi»
Alex Comisetti (ancien international et consultant): «Murat Yakin est capable de construire quelque chose de solide, mais au niveau de la créativité, il va nous manquer, avec les absences de Granit Xhaka, Xherdan Shaqiri et Breel Embolo, des meneurs de jeu et des éléments importants; sans oublier Remo Freuler, suspendu. Cela va forcément pénaliser notre équipe nationale, il n’y a pas miracle. Si on arrive à tenir un résultat positif ce serait bien. Même si on va jouer à la maison, il ne faut pas être plus royaliste que le roi. En face, ce sont quand même les champions d’Europe et on sort d’une performance compliquée contre eux. Ce soir-là, il est vrai que nous étions passés complètement à côté de notre match, que ce soit au niveau du mental ou des énergies. En étant positif, si on arrive à être solide comme Yakin l’exige de ses équipes, il n’y a pas de raison qu’on ne fasse pas un bon résultat contre cette Italie. On a quand même un certain niveau, on l’a démontré contre la France et l’Espagne. C’est faisable, j’en suis convaincu. S’il manque trois à quatre pions très importants, je vais faire un pronostic de l’espérance et du cœur: 1 à 1.»
Jean-Michel Aeby: «Tout est possible»
Jean-Michel Aeby (entraîneur de Bellinzone, Promotion League): «Je ne veux pas être pessimiste, mais je pense que ça va être compliqué. Si on arrive à tirer un point, ce serait bien, surtout que l’Italie reste sur un match nul décevant face à la Bulgarie. Maintenant, on connaît l’importance dans l’équipe de Suisse de Granit Xhaka et de Xherdan Shaqiri, qui ne seront pas présents. Bien sûr, cela donne la possibilité à d’autres joueurs de s’illustrer, mais l’expérience est importante. Pour un néophyte, l’Italie n’est pas forcément le meilleur des adversaires. Cela dit, par rapport à ce que nos internationaux ont démontré à l’Euro, tout est possible aussi. Je pense qu’ils ont pris de la bouteille. Allez, étant Suisse, je vais dire 1 à 1.»