Open d’AustralieViktorija Golubic hisse le drapeau suisse à Melbourne
La Zurichoise disputera le 3e tour à l’Open d’Australie après sa victoire contre la Tchèque Katerina Siniakova (6-3 2-6 6-4).
- par
- Jérémy Santallo
Le gazon de Wimbledon n’est plus le seul terrain de jeu qui réussit à Viktorija Golubic (ATP 85). Pour la troisième fois seulement de sa carrière, en 25 Grand Chelem disputés, la Zurichoise verra un 3e tour dans un grand tournoi. Jeudi, elle a pris le meilleur (6-3 2-6 6-4) sur la Tchèque Katerina Siniakova au terme d’un duel palpitant de 2h17. «Viki», assurée de gagner 15 places au classement, fera face à l’Ukrainienne Elina Svitolina (19e) samedi.
Dans le vent du petit court 7 de Melbourne Park, la quart de finaliste à Church Road en 2021 connut un faux départ. En difficulté avec son revers, pourtant son atout maître, elle fut vite breakée sur un jeu de relance prodigieux de Siniakova (1-2). Mais la Tchèque possède une technique pour le moins baroque au service, où elle lance son bras vers l’arrière et marque un temps d’arrêt avant d’envoyer la balle en l’air avec son autre main. Et après trois double fautes dans le même jeu, Golubic était déjà de retour aux affaires (3-3).
Joueuse du top 100 depuis dix ans, principalement du top 50 ces dernières années, Siniakova a construit sa carrière en frappant littéralement sur tout ce qui bouge. Après avoir entamé la rencontre en jouant à plat, Golubic décida judicieusement de varier les coups, les effets et les angles. Le body language en vrac, excédée d’être dominée, Siniakova en perdit la tête et la raison. Breakée à 4-3, elle balança le dernier jeu et quitta le court pour disparaître pendant dix minutes. Une petite éternité.
De retour avec les idées un peu plus claires, la lauréate de sept titres du Grand Chelem en double se remit à cogner, et avec justesse. Pendant un set, Golubic ne put que constater les dégâts. A 6-3 2-6 0-1 et break de retard dans le 3e set, la lauréate à Rouen en fin de saison dernière inversa la tendance sur un point de défense de mutant, qu’elle alla chercher avec ses tripes. A 4-4, elle fit le break décisif. Pour mieux s’agenouiller de bonheur et d’épuisement quelques instants plus tard. A 31 ans, elle vit sa plus belle semaine aux Antipodes.
«C’était des conditions de jeu intéressantes, froides et venteuses. Le court était rapide, je ne m’attendais pas à ce qu’il le soit autant. J’ai eu dû mal à trouver mon rythme au début, j’étais un peu nerveuse mais j’ai eu le sentiment qu’elle ne sentait pas très bien non plus, a expliqué Golubic en salle de presse. Après le 1ᵉʳ set, elle a commencé à jouer avec plus de consistance, à moins rater, et je n’ai pas trouvé la clé jusqu’au début du 3e set, où j’ai réussi à la faire travailler plus et elle s’est mise à manquer plus de choses. J’ai pu ensuite passer à l’attaque et c’est comme ça que la rencontre a basculé.»