ÉquateurFéminicide: un ex-policier condamné à 35 ans de prison
Un ex-policier équatorien a été condamné jeudi, à près de 35 ans de prison, pour le meurtre de son épouse, en septembre dernier, dans une école de police.
L’affaire avait bouleversé l’Équateur. Un ex-policier équatorien a été condamné jeudi, à près de 35 ans de prison, pour le meurtre de son épouse, en septembre dernier, dans l’école de police en périphérie de Quito, où il était instructeur.
«Sur la base des preuves présentées et en acceptant la demande formulée par le parquet, le Tribunal des garanties pénales, de manière unanime, a condamné German C. à une peine maximale aggravée de 34 ans et 8 mois de prison en tant qu’auteur du délit de féminicide», a déclaré le procureur, dans un communiqué.
Aveux
L’épouse de l’ex-lieutenant German Caceres, Maria Belen Bernal, avait disparu le 11 septembre, après être entrée dans l’Ecole supérieure de police (ESP), un établissement de formation d’officiers, pour rendre visite à son mari. Le corps de cette avocate de 34 ans avait été retrouvé dix jours plus tard sur une colline près de l’établissement. German Caceres, exclu de la police depuis septembre, avait été arrêté en décembre en Colombie, pays voisin où il s’était enfui.
L’ancien policier a reconnu lors de l’audience «avoir attenté à la vie de sa femme et a présenté ses excuses à la famille de la victime», a indiqué le parquet.
Équateur bouleversé
Cette affaire a scandalisé la population du petit pays andin, confronté à une hausse des féminicides. Elle a coûté leur poste au ministre de l’Intérieur au moment des faits, Patricio Carrillo, et à deux généraux, tous trois limogés par le président Guillermo Lasso. La mère de la victime, Elizabeth Otavalo, estime que sa fille a été victime d’un «crime d’État» car elle est morte au sein d’une institution policière.
Le président équatorien a demandé «pardon car cela ne devrait jamais arriver, encore moins dans un bâtiment public où ceux qui doivent protéger» les citoyens sont formés. Les juges ont par ailleurs demandé que l’école de police présente des excuses publiques, qu’elle décerne une médaille portant le nom de Maria Belen Bernal aux meilleurs éléments de chaque promotion, et que les droits de l’homme, en particulier les questions de genre, soient abordés en première année de formation.
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