Football: Christian Constantin: «Je vais essayer de bouger les joueurs»

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FootballChristian Constantin: «Je vais essayer de bouger les joueurs»

Après sa prise de pouvoir et une séance de tirs au but avec pour enjeu une prime présidentielle de 1000 francs, le boss du FC Sion a justifié son choix de revenir s’asseoir sur le banc. Interview.

Nicolas Jacquier Riddes
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Nicolas Jacquier Riddes
Christian Constantin a décidé de prendre le taureau par les cornes.

Christian Constantin a décidé de prendre le taureau par les cornes.

Pascal Muller/freshfocus

La nouvelle était dans l’air depuis samedi soir et le nouveau naufrage du FC Sion, corrigé 4-0 par Saint-Gall à domicile; elle est devenue effective ce lundi matin, quand Christian Constantin est sorti des portacabines dans lesquels le club valaisan a installé ses vestiaires à Riddes pour venir diriger l’entraînement sans pour autant revêtir un training de fonction. Resté en jeans et pull foncé, on l’a vu tour à tour suivre à distance la séance et déjà s’adresser individuellement, ou en groupe, aux joueurs.

L’objectif présidentiel est clair: retrouver un semblant d’élan alors que se profile une semaine capitale avec la réception de Lugano, mercredi soir, en Coupe de Suisse, une compétition qui pourrait permettre à Sion de sauver sa saison, et de ce même Lugano quatre jours plus tard pour le compte du championnat cette fois-ci.

A Riddes, le premier entraînement de la semaine s’est terminé par une interminable séance de penalties à laquelle a participé tout le contingent avec une prime à la clé. «1000 francs au dernier qui reste», devait s’exclamer CC en fixant les règles du jeu. Après trois tours complets de tirs au but, la somme a été remportée par neuf vainqueurs (soit 111,10 francs à chacun d’entre eux). Premier à s’élancer, Balotelli avait tiré exprès, en force, à côté. «Mario m’a glissé qu’il n’avait pas besoin de ces 1000 francs», devait expliquer plus tard le successeur de Celestini.

Christian Constantin, continuer avec Fabio Celestini n’était-il plus possible?

J’ai discuté avec Fabio dimanche soir. J’ai compris alors que le mal était plus profond que ce que j’avais imaginé, que nos mauvais résultats avaient provoqué une sorte de pollution interne. Je vais essayer de bouger les joueurs, en obtenant plus de performances entre eux et moi. Fabio possède de vraies valeurs qui, j’en suis conscient, sont plus de mon temps que de l’époque actuelle. Je l’ai senti démuni. Il avait la volonté de bien faire, mais il se rendait bien compte que la dynamique le desservait. Je lui ai dit: «Laisse-moi faire cette semaine.» Bien sûr qu’il est déçu de devoir regarder les matches à la TV. Lorsque je lui ai communiqué ma décision, il pensait toujours qu’il pouvait aussi le faire. Il est aussi triste et désabusé que moi.

«Ce que l’on a dit jusque-là avec des mots, il faut simplement le réaliser avec les jambes, la tête et le cœur.»

Christian Constantin, président-coach du FC Sion

On en revient toujours aux joueurs et à leur responsabilité. Quel a été votre message?

Ils ne pourront plus dire que c’est la faute du coach puisqu’il n’est plus là! Dans le temps que l’on va passer ensemble (ndlr: Sion va se mettre au vert ce mardi jusqu’au coup d’envoi), on se parlera droit dans les yeux. Cela a d'ailleurs déjà commencé. Je m’aperçois que c’est compliqué d’en tirer quelque chose. Pourtant, je n’ai pas le sentiment que ce sont des mauvais gars. On verra s’ils me donneront en retour ce que je leur donne déjà. La balle est dans leur camp.

Quelle est la méthode Constantin pour relancer une équipe apparue en perdition?

Je ne vais pas changer ce que j’ai toujours appliqué, en jouant principalement sur les émotions. Je ne vais rien révolutionner ni réinventer. Ce que l’on a dit jusque-là avec des mots, il faut simplement le réaliser avec les jambes, la tête et le cœur. Peut-être y aura-t-il une bonne étoile. Mais il ne peut y en avoir une que s’il y a au préalable un état d’esprit. Quand j’avais discuté une fois avec Trapattoni pour le faire venir ici, il m’avait dit que le football était simple: quand tu n’as pas le ballon, tout le monde court pour le récupérer. Et quand tu l’as récupéré, tout le monde se bat pour le mettre au fond.

Lugano en Coupe?

Dimanche soir, on s’est demandé avec Fabio si, dans les conditions actuelles, on ne ferait pas mieux de déclarer forfait. Tant qu’à faire, vu que l’on ne présente rien, c’est peut-être mieux de perdre 3-0 forfait que 4-0 sur le terrain comme samedi (...) Mon but, c’est de mettre les gars à leur place. On verra si ma méthode fonctionne. Tant qu’il y a 0-0, on peut toujours s’imaginer dans le chapeau, quitte à aller aux penalties s’il le faut. Je sais ce qu’est la Coupe en Valais et les conséquences d’une élimination. Après, c’est top tard.

«Je veux que Balotelli retrouve sa place naturelle, qui est celle d’un No 9, et qu’on fasse en sorte de lui amener les ballons qu’il réclame à juste titre.»

Christian Constantin, président-coach du FC Sion

Balotelli détient-il la clé de cette métamorphose espérée?

Oui, Mario possède à lui seul la clé. Mais on ne l’a pas pris pour évoluer en No 10. Si on l’a autant vu reculer ces derniers temps jusqu’à abandonner son vrai poste, c’est parce qu’il ne recevait pas de ballons. Je veux qu’il retrouve sa place naturelle, qui est celle d’un No 9, et qu’on fasse en sorte de lui amener les ballons qu’il réclame à juste titre. Mario doit jouer comme Guillaume Hoarau.

Comment envisager la suite? Hormis le cas Celestini, un retour de Paolo Tramezzani est-il envisageable? Alex Frei est aussi libre…

Ces jours-ci, je ne cherche pas un entraîneur, je cherche une qualification en Coupe! Je sais que l’un et l’autre reviendraient ou viendraient certainement volontiers.

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