Christophe Willem: «Je me suis reconnecté à qui j’étais avant ma carrière»

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InterviewChristophe Willem: «Je me suis reconnecté à qui j’étais avant ma carrière»

Le chanteur français sort ce vendredi «Panorama», un 6e album où il raconte son histoire de manière plus intime.

Laurent Flückiger
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Laurent Flückiger

Interview: Laurent Flückiger Tournage et montage: Mediaprofil

En 2006, Christophe Willem remportait «Nouvelle Star» sur M6 sous le surnom «La Tortue». On l’a vu ensuite s’exciter, sautiller, sortir des albums avec la fête en tête. Dans son 6e disque, où la guitare sèche n’a jamais été aussi présente, il ne veut plus élucider les sujets douloureux.

«Panorama» est un nom choisi parce que Christophe Willem y fait le tour de sa vie. C’est aussi une rue d’où il aimait contempler la vue, pour l’apaiser durant «la période un peu compliquée du collège». Rencontre avec le chanteur, âgé de 39 ans.

La genèse de cet album remonte au confinement, et il avait mal débuté pour vous, n’est-ce pas?

J’ai eu la chance de ne pas être impacté, je n’étais pas en tournée, et je me suis retrouvé chez mes parents. C’est ce qui a déclenché cet album. Mais, il est vrai que je sortais d’un disque compliqué, «Rio», que j’ai porté à bout de bras, tout seul. J’avais besoin de cette pause. C’était un mal pour un bien.

Comment vous êtes-vous retrouvé chez vos parents?

J’étais en déménagement, il y avait des rénovations à faire. C’était un peu compliqué, alors je suis resté trois mois chez mes parents, dans ma chambre d’ado, qui est un peu un mausolée, ma mère ayant conservé mes affaires. On a l’impression que je suis mort dans cette chambre! Mais c’était assez marrant, car je me suis reconnecté à qui j’étais avant ma carrière.

Et ça vous a permis de prendre du recul.

Oui, tantôt j’avais un regard amusé, tantôt moins. Mes amis me disaient que ce n’était pas une bonne idée, mais je ne serais pas arrivé où je suis s’il n’y avait pas eu toutes ces choses. J’avais besoin de retrouver ma passion pour la musique et de laisser de côté les paramètres de ce métier. Ce qui a été bénéfique.

Quelle réflexion avez-vous eue sur le métier d’artiste?

Je n’ai jamais rêvé d’une carrière. Je n’ai jamais voulu faire «Nouvelle Star», c’est ma sœur qui m’y a inscrit. Je me suis toujours laissé porter, et la notion d’amusement est primordiale. Quand une passion devient un métier, la passion doit rester prioritaire alors qu’elle peut facilement être abîmée. Le plus compliqué est de dissocier ce qu’on fait de ce qu’on est. Quand vous sortez un album et qu’il ne trouve pas son public, comme ça a été le cas avec «Rio», vous vivez comme un rejet de ce que vous êtes.

C’est pour cela que, pour écrire «Panorama», vous avez fait appel à des auteurs?

C’est simplement que, quand je me suis mis à écrire, je retombais facilement dans la logique de l’esthétique au détriment du poids des mots. Avec les auteurs, le plus gros du travail a été de discuter, de réécouter des choses que j’ai faites et que je voulais plus directes.

Christophe Willem décrypte la pochette de «Panorama»

Vous vouliez un album plus intime. Pour quelle raison?

Je voulais moins de strass et d’artifices en rapport avec ce qu’on a vécu durant le confinement. J’avais l’impression que ce que j’avais fait avant été daté. Il faut se remettre dans le contexte: beaucoup d’artistes ont fait des live sur les réseaux sociaux et, en quelque sorte, tous les filtres sont tombés. J’avais envie d’un album dans cette continuité, où mon intimité vient à la rencontre de l’intimité de ceux qui m’écoutent. Un album plus cash.

Votre voix est plus grave aussi.

C’est pour mieux coller à ce que je raconte. Jusqu’à présent je trouvais excitant et drôle d’aller explorer tous les registres possibles. Mais il y a un côté redondant. En réalité, je parle avec un ton plus grave, c’est donc plus naturel, je me trouve moins dans la posture du chanteur, ça donne de l’authenticité.

Cela fait seize ans que vous avez remporté «Nouvelle Star». Si vous deviez changer une chose de votre passage dans l’émission, ce serait laquelle?

(Il réfléchit longuement.) Mon pull!? (Rires.) Non, notre histoire est ce qui fait ce que nous sommes aujourd’hui, donc je ne changerais rien.

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