Formule 1Max Verstappen: «Mieux vaut partir troisième que deuxième»
C’était la surprise des qualifications: les Mercedes ont réussi à se placer devant les Red Bull sur ce circuit qui leur était pourtant défavorable. Selon son patron, Max Verstappen a été «tsunodé».
- par
- Luc Domenjoz
Des moteurs performants
Avant la séance qualificative, trois séances d’essais libres avaient eu lieu, et toutes avaient montré l’incroyable supériorité des Red Bull sur les Mercedes à Mexico. Elles étaient plus rapides d’au moins une demi-seconde au tour.
Pendant les qualifications, pourtant, l’écurie Mercedes a réussi à renverser la vapeur en plaçant ses deux monoplaces en première ligne, Valtteri Bottas devant Lewis Hamilton.
Le problème que les moteurs Mercedes rencontraient sur les circuits où l’air est moins dense (Mexico est à 2240 mètres d’altitude, où l’air est 20% moins dense qu’au niveau de la mer) a visiblement été résolu. «Oui, nous avons réussi à optimiser notre V6 pour ce genre de conditions», confirme Toto Wolff, le patron de l’écurie Mercedes. «On ne l’a pas complètement modifié, on a juste essayé de comprendre pourquoi il fonctionnait moins bien en altitude, on a essayé différents réglages, on a changé quelques pièces, et ça a résolu le problème. Cela dit, je suis vraiment surpris, comme nous tous, que nous ayons monopolisé la première ligne. Il semblait clair que Max signerait la pole et que nous devrions nous battre pour les positions derrière lui.»
Verstappen «tsunodé»
Derrière, au moment de disputer son deuxième et dernier tour rapide de la séance Q3, Sergio Perez roulait devant Max Verstappen pour lui offrir un peu d’aspiration sur la ligne droite.
Un peu plus loin, au virage 8, Yuki Tsunoda sortait de route pendant son tour de ralentissement. Surpris, Sergio Perez est lui aussi sorti pour l’éviter. Arrivant sur les lieux deux secondes plus tard, Max Verstappen dut lever le pied, pensant que, de toute façon, les commissaires allaient agiter des drapeaux jaunes qui le contraindraient à ralentir – ce qu’ils n’ont d’ailleurs pas eu le temps de faire.
Le dernier tour de Max Verstappen était donc gâché, à la grande déception du Néerlandais: «Quels idiots!» a-t-il lâché dans son casque avant d’arrêter sa monoplace. «L’équilibre de la voiture était moins bon pendant les qualifications qu’aux essais libres, mais mon dernier tour se passait bien. Sans cet incident, je pense que je pouvais me placer en pole, lâchait Max Verstappen. Partir troisième, ce n’est pas top, mais c’est toujours mieux que deuxième sur ce circuit.»
Ceux qui sont qualifiés avec les rangs pairs (deuxième comme Lewis Hamilton, ou quatrième comme Sergio Perez) partiront, en effet, du côté sale de la piste, nettement moins favorable à Mexico que le côté propre des qualifiés impairs.
Chez Red Bull, Christian Horner était furax contre Yuki Tsunoda, l’auteur de la sortie de route qui a ralenti Max Verstappen – et qui fait partie du groupe des pilotes Red Bull, puisqu’il roule pour Alpha Tauri, la petite sœur de l’écurie anglaise. «Nous avons été «tsunodés», c’est dur à digérer», se plaignait le patron de l’équipe.
De son côté, le pilote japonais affirmait qu’il avait fait tout ce qu’il avait pu, mais qu’il s’était retrouvé dans la section sinueuse sans autre moyen que de prendre l’échappatoire pour ne pas gêner les Red Bull qui arrivaient. C’est visiblement raté.
Mercedes envisage des ordres d’équipe
Pour l’instant, Lewis Hamilton se trouve en deuxième position du classement des pilotes, douze points derrière Max Verstappen. Si l’ordre d’arrivée du Grand Prix de Mexico-City était le même que celui des qualifications, le Britannique reprendrait trois points au Néerlandais. Mais si Valtteri Bottas, devant, le laissait passer, il reprendrait dix points.
Chez Mercedes, on a déjà utilisé des ordres d’équipes, notamment en Russie, en 2018, pour demander à Valtteri Bottas de s’effacer devant son équipier. On pourrait faire de même ce dimanche (départ à 20h, heure suisse). «Nous allons discuter de ça avant la course, pendant le briefing de stratégie, confirme Toto Wolff. Je suis un amateur de courses, je déteste ces ordres, c’est toujours décevant d’avoir à agir de la sorte. Mais, parfois, on est obligé de le faire…»
Valtteri Bottas, pour sa part, a confirmé qu’il se plierait à des ordres, même si cela le privait d’une victoire, et même s’il a déjà été remercié par Mercedes pour la saison prochaine. «S’il existe une opportunité raisonnable d’aider Lewis, je le ferai», a commenté le Finlandais.
S’il avait dit le contraire, son écurie aurait pu, bien sûr, changer son moteur une nouvelle fois, le reculant de plusieurs places sur la grille et offrant ainsi la pole-position au Britannique…