Football: David Bettoni: «Pour moi, le FC Sion représente le contexte idéal»

Publié

FootballDavid Bettoni: «Pour moi, le FC Sion représente le contexte idéal»

Après avoir vécu cinq ans aux côtés de Zidane au Real Madrid, le coach français va connaître sa première expérience en tant que No 1 sur le banc de Tourbillon. Il s’en réjouit. 

Nicolas Jacquier
par
Nicolas Jacquier
David Bettoni au milieu de ses joueurs mardi lors sa première séance d’entraînement avec le FC Sion.

David Bettoni au milieu de ses joueurs mardi lors sa première séance d’entraînement avec le FC Sion.

Pascal Muller/freshfocus

Durant les cinq années qu’il a passées au Real Madrid, on doute que David Bettoni (51 ans) se soit souvent retrouvé seul face aux médias espagnols en conférence de presse. Ou l’avait-il fait seulement en tant que fidèle adjoint de Zinédine Zidane… Ce jeudi matin, à Tourbillon, c’est en tant que nouvel entraîneur principal du FC Sion, successeur officiel de Fabio Celestini après l’intérim de deux rencontres effectué par CC, qu’il a fait face aux journalistes à l’occasion de sa présentation officielle. Sur le coup de 10 h, flanqué du directeur sportif Barthélémy Constantin à ses côtés, le technicien français, nommé en début de semaine, a évoqué ses premiers jours à la tête du club valaisan et la manière qu’il comptait utiliser afin de relancer celui-ci.

David Bettoni, comment se retrouve-t-on entraîneur d’un club qui lutte pour son maintien alors que l’on a connu le top niveau mondial au Real Madrid?

L’environnement n’est bien sûr pas le même ici, les joueurs et le niveau non plus. Mais je souhaitais me lancer en tant que No 1. J’ai un savoir-faire, j’ai mes qualités, j’ai mon tempérament. Avec le président, le feeling est passé rapidement. Christian Constantin a pris du temps pour m’appeler plusieurs fois. Hormis mes années au Real, il a voulu connaître l’homme derrière le technicien. J’ai été sensible à son intérêt autant qu’à la passion qu’il dégage. Je pense même que Sion représente pour moi le contexte idéal.

Idéal dans quel sens?

Cela représente un magnifique défi. On n’est pas dans un projet à long terme, on est dans une mission sur trois mois. Je ne suis d’ailleurs pas là pour gérer un joueur plutôt qu’un autre, mais pour accompagner l’équipe à être performante.

«On sent clairement un manque de confiance. Il y a du travail. Mais je suis là pour travailler»

David Bettoni, coach du FC Sion

Après quelques entraînements, quel regard portez-vous déjà sur votre équipe?

On sent clairement un manque de confiance. Il y a du travail. Mais je suis là pour travailler. Je suis arrivé avec deux sacs et j’entends rester à l’hôtel afin de me focaliser sur mon travail. Je n’ai pas de temps à perdre: j’aimerais du reste que mes journées fassent 26 heures. J’ai vu des joueurs concernés, qui m’écoutaient. J’ai trouvé le groupe réceptif.

Justement, quel a été votre message à l’heure des présentations?

Je leur ai dit que j’avais entendu beaucoup de choses sur eux mais que mon jugement commençait à partir de maintenant (ndlr: mardi). Je pense être quelqu’un de juste. Ce qui s’est passé avant ne m’intéresse pas. Je ne suis pas venu ici pour leur donner des cours ou leur apprendre à jouer au football. Mon but est de les accompagner à être performant, à la hauteur de leur capacité. Je suis d’avis que moins l’on parle et plus l’on s’entraîne. C’est mieux pour eux.

On pourrait vous reprocher votre manque de connaissance du championnat de Suisse. Qu’en savez-vous?

Je sais qu’il ne faut pas se tromper quand on vient là, ne pas croire que c’est facile. Il n’y a qu’à voir les résultats de votre équipe nationale pour s’en persuader. C’est un football athlétique, fait de transition. De façon assez amusante, le premier match que j’ai vu en Suisse était un YB-Lausanne alors que l’on s’apprête à jouer contre YB. Plusieurs cultures cohabitent, qui se retrouvent sur le terrain. J’ai l’expérience d’avoir déjà joué contre des équipes allemandes.

«Je défie quiconque d’être dans la lumière à côté de Zidane»

David Bettoni, coach du FC Sion

Voici une année, Alain Casanova est le dernier technicien français à avoir entraîné en Super League et cela ne s’était pas bien passé…

Alain est un bon copain. Avant de signer à Lausanne, il était venu nous voir au Real. On s’est téléphoné cette semaine, il m’a donné des renseignements sur YB.

Après avoir vécu dans l’ombre de Zidane au Real, comment passer du rôle d’assistant à celui de coach principal?

Je défie quiconque d’être dans la lumière à côté de Zidane! Il n’y a pas une question d’ombre. C’est le même métier. Un coach se doit d’être le premier à montrer l’exemple. En tant qu’adjoint, il y a une posture à tenir. À Madrid, pendant la période Covid, j’avais eu l’occasion de diriger le Real Madrid pendant 10 jours lorsque son entraîneur ne pouvait être là. J’ai alors eu la confirmation que j’aimais ça! Ce qui enrichit une personne, c’est l’expérience.

Que pensez-vous pouvoir prendre au Real Madrid pour l’importer au FC Sion?

L’erreur, ce serait précisément de chercher à importer quelque chose. Il faut rester qui l’on est. Le foot est quelque chose de très simple. Il faut jouer sur les forces individuelles des joueurs à disposition pour en faire un collectif. Sans ballon, on est onze à défendre. Quand on le récupère, il faut essayer d’aller marquer. Si on parvient à réunir ces deux choses, cela s’appelle une équipe de football.

«Je n’utilise jamais le mot peur. Si je n’étais pas sûr de moi, comment les joueurs pourraient eux-mêmes l’être?»

David Bettoni, coach du FC Sion

Dans 48 heures, le Wankdorf servira de décor à votre intronisation sur le banc valaisan…

Je m’en réjouis déjà même si je suis très heureux d’avoir encore deux entraînements à disposition. J’aime les émotions, j’aime les stades pleins.

Même pas peur en regardant le classement?

Je n’utilise jamais le mot peur. Si je n’étais pas sûr de moi, comment les joueurs pourraient eux-mêmes l’être? Si l’on met le classement à l’envers, on est deuxième. Plus sérieusement, je connais les règles du jeu et l’obligation de faire des résultats. Je sais que si cela ne se passe pas bien, j’en serais le premier responsable.

Que connaissez-vous de votre terre d’accueil et du Valais en général?

J’étais venu à Crans-Montana en 2021 pour y donner des cours sous l’égide de Patrick La Spina (ndlr: fondateur de Foot LAB). Je voulais acheter un truc, mais c’était trop cher! (Rires). Sans avoir le passeport suisse, je partage beaucoup de valeurs suisses.

Ton opinion