Formule 1: «Max, on va finir par l’avoir»

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Formule 1«Max, on va finir par l’avoir»

A Suzuka, Max Verstappen a remporté sa treizième victoire de la saison. Mais derrière lui, les deux McLaren terminent sur le podium et s’affirment comme une deuxième force de plus en plus menaçante pour les Red Bull.

Luc Domenjoz
par
Luc Domenjoz

Le titre des constructeurs

Avec ses 18 virages et sa forme en huit, le circuit de Suzuka était taillé pour les qualités de la Red Bull RB19.

Si Sergio Perez n’a pas pu en profiter et s’est noyé dans une course chaotique (deux ailerons avant cassés, deux pénalités et un abandon), Max Verstappen n’a pas raté un rendez-vous qui a permis à son écurie de décrocher le titre mondial des constructeurs.

Le seul moment où la course aurait pu momentanément échapper au Néerlandais s’est limité au départ. Lando Norris, qualifié troisième, avait prévenu le samedi: Max Verstappen avait un tel avantage sur le circuit nippon que le pilote McLaren serait heureux de n’occuper la tête «qu’une demi-seconde.»

Les deux secondes de gloire

Il ne croyait pas si bien dire: le Britannique a failli prendre la tête au moment du départ, quand Max Verstappen a un peu trop fait patiner ses roues et qu’il s’est alors concentré sur Oscar Piastri, sur sa droite, en essayant d’empêcher l’Australien de le passer par l’intérieur.

Pour Lando Norris, troisième sur la grille, un boulevard s’ouvrait devant lui, sur la droite de Max Verstappen. La McLaren s’y est engouffrée et a pris la tête… deux secondes durant, avant une manœuvre «musclée» du pilote Red Bull qui a tenu tout l’intérieur des virages 1 et 2 avant de ressortir en tête… et de ne plus être inquiété jusqu’à l’arrivée.

«Avec Lando, on est passé très près l’un de l’autre», concédait Max Verstappen après l’arrivée. «C’était une bonne bataille, mais c’était propre. J’ai eu de la chance qu’il y ait suffisamment d’adhérence à l’intérieur, ça m’a permis de tenir »

«Max, c’est Max!»

A l’arrivée, les deux McLaren terminent donc sur le podium pour la première fois de la saison. Sa troisième place permet à Oscar Piastri, à 22 ans, de grimper sur son premier podium en Formule 1. «Je vais me rappeler de cette journée toute ma vie», lâchait un Australien pourtant très peu émotif. «Ce n’est pas la meilleure course de ma carrière, mais je suis très heureux de son résultat.» Deuxième sur la grille, il a été passé par son équipier au départ et n’en était visiblement pas très satisfait.

Lando Norris, de son côté, était fou de joie de voir les deux McLaren sur le podium. L’écurie anglaise est désormais devenue la deuxième force derrière les Red Bull. «C’est un jour incroyable pour nous, admettait-il. On n’aurait pas pu demander mieux que ces deux podiums. J’ai pris un très bon départ, j’ai presque passé Max, mais… Max, c’est Max! On était très rapides aujourd’hui. Je veux dire que nous ne sommes pas encore au niveau des Red Bull, mais on n’en est pas tellement loin non plus (il termine à moins de 20 secondes du vainqueur, ndla). On travaille fort. On va y arriver. Max, on va finir par l’avoir!»

Sainz a bien ri dans son casque

En toute fin de course, Carlos Sainz remontait rapidement sur les deux Mercedes qui occupaient les 5e et 6e places. Avec des pneus en meilleur état, le vainqueur de Singapour avait bon espoir de les passer…

Plus rapide que George Russell, Lewis Hamilton avait demandé à l’équipe de le laisser doubler son équipier pour se sauver et ne pas perdre de place par rapport à la Ferrari de Sainz.

Mais c’est alors que Mercedes a demandé à Lewis Hamilton de ne pas trop prendre le large, afin de laisser George Russell à portée de son DRS (le dispositif qui permet d’ouvrir l’aileron arrière pour en réduire la traînée, à condition de rouler à moins d’une seconde de la voiture qui précède), afin de lui permettre de retenir Carlos Sainz. Une stratégie qui n’a pas trop fonctionné, puisque l’Espagnol a tout de même doublé le Britannique.

«Incroyable, Mercedes a utilisé mon propre truc contre moi», a-t-il raconté, faisant allusion à son astuce de Singapour, qui a consisté à laisser Lando Norris à portée de son DRS pour pouvoir retenir les deux Mercedes. Une stratégie qui lui avait permis de remporter le Grand Prix de Singapour une semaine plus tôt. «Je riais dans mon casque quand j’ai vu Lewis lever le pied dans le virage 130R pour permettre à George de bénéficier de son DRS. Alors je me suis rapproché de George autant que je pouvais dans la chicane, pour l'avoir au DRS et à l’aspiration… et j’ai passé. Mais j’ai failli me faire avoir par mon propre truc!»

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