Européens multisportsMujinga Kambundji: «C’est clair que ça m’énerve un petit peu»
Mardi soir à Munich, la Bernoise a vu s’envoler le titre de championne d’Europe du 100 m pour cinq minuscules millièmes. Malgré une légère frustration, elle dit se réjouir de sa médaille d’argent.
- par
- Chris Geiger Munich
Cinq malheureux millièmes. Pour ce débours ridiculement infime, Mujinga Kambundji n’est pas championne d’Europe du 100 m. Pour un buste légèrement en retrait par rapport à celui de Gina Lückenkemper sur la photo finish, la Bernoise doit se contenter de la médaille d’argent sur la discipline reine. En soi, le résultat est excellent car la Suissesse s’était rendue à Munich avec l’ambition de décrocher une breloque. Mais le scénario proposé mardi soir au Stade olympique est frustrant. Cruel surtout.
«C’est clair que ça m’énerve un petit peu, mais dans le positif», concède Mujinga Kambundji. Comme pour souligner aussi les progrès réalisés par l’athlétisme helvétique. Car ne pas être totalement satisfait(e) avec une médaille continentale était chose inimaginable chez Swiss Athletics voilà quelques années en arrière.
La pointe d’amertume laissée derrière elle, la grande sœur de Ditaji a ensuite savouré ce nouvel accomplissement dans sa carrière. «Je suis consciente que c’était serré, que ce n’était pas clair, dit-elle. Mais vous savez, c’est toujours si difficile de décrocher une médaille dans un Championnat que je suis vraiment contente d’en avoir gagné une.»
Pour la sprinteuse de 30 ans, championne du monde en salle sur 60 m en mars dernier du côté de Belgrade, il lui était logiquement impossible de dire ce qui lui a manqué pour monter sur la plus haute marche du podium. «J’ai senti que j’ai fait un bon départ et que j’étais devant, analyse l’Helvète. C’est ensuite difficile à dire ce qu’il s’est passé sur la fin de la course, mais j’ai clairement perdu la course sur les derniers dix mètres. D’ailleurs, quand j’ai franchi la ligne, j’ai senti la présence de mes adversaires à mes côtés. Je me suis tout de suite dit que ça allait être serré.»
Certainement pas que cinq minuscules 5 millièmes la priveraient de l’or. «Mais c’est aussi une bonne couleur pour moi qui n’avais encore jamais obtenu de l’argent, se marre-t-elle. C’est clair qu’on veut toujours gagner, mais je suis aussi très contente avec ma deuxième place. Et puis, il me reste le 200 m…»
La finale est prévue vendredi soir à 22 h 22. Un chiffre que Mujinga Kambundji a déjà bien trop vu mardi soir dans la capitale bavaroise. Ses adversaires sont prévenues.