Hockey sur glace: La presse encense le «beau» champion grenat et ses étrangers

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Hockey sur glaceLa presse encense le «beau» champion grenat et ses étrangers

Au lendemain du premier sacre historique de Genève-Servette en National League, les médias helvétiques tressent des louanges au club, son organisation et son effectif.

Jérémy Santallo
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Jérémy Santallo
Marc-Antoine Pouliot, symbole de l’efficacité grenat lors des actes IV et V de cette finale de National League.

Marc-Antoine Pouliot, symbole de l’efficacité grenat lors des actes IV et V de cette finale de National League.

Gabriel Monnet

«Ge/Servette s’offre un bonheur pour l’éternité»: partenaire des Grenat, la Tribune de Genève accorde une page quasi pleine à une soirée qui fera date dans la mémoire collective au bout du lac. «Décibels, belle, belle comme le jour où Ge/Servette est devenu champion de Suisse pour la première fois de sa pourtant longue histoire. Alors il y a comme une part d’irréel dans l’air asphyxiant d’une patinoire en fusion, peut-on lire dans l’édition de vendredi. Il faut se pincer très fort, s’embrasser tant et plus pour réaliser un peu. (…) Cette fois-ci, c’est bien vrai. Le rêve n’a pas explosé en vol.»

Après avoir manqué un titre de puck à Bienne lors de l’acte VI, les Aigles ont remporté un match VII décisif à la maison et devant un public genevois qui a pu savourer et se laisser aller au fur et à mesure de la partie. Parce que son scénario l’a permis. «Quand on connaît la fin de l’histoire, on se dit que finalement, c’est mieux comme ça. Qu’il valait mieux attendre deux jours de plus, quitte à perdre mardi à Bienne (2-4) et à se faire des nœuds à l’estomac, pour conclure à domicile (4-1), devant la masse compacte et déchaînée de ses supporters rassemblés à l’intérieur et à l’extérieur de la patinoire des Vernets», écrit Le Temps.

Vatanen superstar

Dans son commentaire, La Liberté indique qu’il ne faut pas «oublier l’héritage laissé par Chris McSorley et minimiser le formidable travail abattu par le perfectionniste Jan Cadieux». Le Blick romand souligne le «beau champion» que fait Ge/Servette mais surtout sa crédibilité – six demi-finales depuis 2010. «C’est peu dire que c’est en toute logique que le GSHC devient donc le «dernier» club romand champion de Suisse. Et au moins cette fois-ci, on n’aura pas trop de débats sur la «romandicité» dudit champion. Pourquoi logique? Parce que la formation des Vernets est tout simplement la plus régulière depuis une quinzaine d’années.»

Jeudi soir, dans l’arène, c’est «Saint Sami» Vatanen qui a montré la voie à tout un groupe. «Le Finlandais, pas champion olympique pour rien, a ouvert le score dès la 4e minute par la grâce d’un solo qui, malgré l’absence de crampons et de plots anglais, a rappelé le divin slalom de Diego Maradona au Mondial de 1986, compare la Tribune de Genève. Le Tages-Anzeiger note que Vatanen a été «époustouflant en supériorité numérique», 20 minutes parle d’un «guide» sur le début de rencontre, avec son doublé, tandis que le Journal du Jura reconnaît la «classe d’un homme qui a fait très mal au HC Bienne».

Gautschi l’architecte

Les deux autres goals genevois ont été marqués par deux autres éléments importés (ndlr: Filppula et Winnik). Une preuve de plus, s’il en fallait une, de l’incroyable qualité de la légion étrangère grenat cette saison. La NZZ rappelle notamment que «Tömmernes, Vatanen, Winnik, Hartikainen, Omark, Filppula et Auvitu ont marqué 99 buts lors de la saison régulière, un record unique». Puis «29 buts lors des play-off, soit onze de plus que ceux du HC Bienne». Et le Tagi de souligner que Marc Gautschi, brillant architecte de cet effectif, a su «profiter de l’augmentation du nombre d’étrangers de quatre à six par équipe».

«Le directeur sportif compense les inconvénients (ndlr: comme la vétusté de la patinoire) avec un personnel étranger coûteux, est-il écrit dans le quotidien alémanique. Avec des gars qui se moquent des infrastructures dans le sport, mais qui apprécient la qualité de vie et la proximité avec l’aéroport. Qui sont heureux de pouvoir envoyer leurs enfants dans une école internationale.» Un argumentaire nuancé par le Blick romand. «Il est évident que l’on ne gagne pas un titre de champion en attirant Linus Omark, Teemu Hartikainen & Cie avec le seul jet d’eau ou la proximité d’un aéroport. Même si cela aide forcément un peu.»

Spécialiste du hockey sur glace chez Watson, Klaus Zaugg se pose une question – «Est-il désormais possible d’acheter un titre?» – avant de rappeler que depuis le début du siècle, les derniers champions l’avaient été sans avoir les meilleurs joueurs. «Pour la première fois cette saison, six joueurs étrangers peuvent être utilisés. Quatre peuvent donner des ailes à une équipe. Mais six peuvent la mener au titre de champion», écrit-il.

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