Insolite: Valais: sur la trace des escargots géants africains

Aucun. Depuis que la Commune de Saxon en Valais a mis une annonce pour alerter la population sur la présence d’escargots géants africains près de sa piste finlandaise, aucun escargot n’a été ramené à son administration, comme celle-ci le demandait. Avant la publication vendredi d’un avis à la population, quelques spécimens avaient été ramenés aux services communaux. Le week-end n’a pas permis d’étoffer la chasse à ce gastéropode invasif, dont la présence n’est pas souhaitée durablement.

À vrai dire, certains habitants de Saxon se montrent sceptiques face à cette invasion et n’apprécient pas trop la publicité faite à leur village par ce biais. La patronne d’un café se fait l’écho d’un scénario qui circule parmi ses clients: «Il se pourrait que les œufs de ces escargots se soient incrustés dans la semelle des chaussures de certaines personnes». Il faut savoir que Saxon connaît un nombre appréciable d’Africains qui travaillent dans les champs et les chantiers de la région.

Mais pour d’autres, c’est probablement des animaux de compagnie qui se sont répandus dans la nature. Lematin.ch est allé sur place, au lieudit Pro Bové, où se trouve la piste finlandaise pour les amateurs de course à pied sur des copeaux de bois. Grâce à un torrent qui l’alimente continuellement, l’endroit présente une flore luxuriante composée de vernes, de roseaux, de ronces et de buissons à travers lesquelles il est tout à fait improbable d’observer un escargot, fut-il géant! Un employé communal donne ce précieux conseil: «Il faut attendre la pluie, s’ils sont comme les nôtres, ils sortiront».

Selon une fonctionnaire des services techniques de la commune de Saxon, le fait qu’aucun escargot n’ait été ramené depuis l’annonce pourrait être dû à une certaine méfiance quant au sort réservé à ces bêtes par les autorités cantonales. Interrogée par la RTS vendredi dernier, la biologiste Camille Pitteloud, de la section nature et paysage de l’État du Valais, avait précisé: «Les gastéropodes rapportés sont confiés à des zoos ou à des détenteurs de terrariums. Mais si ces derniers ne peuvent pas les accueillir, alors nous sommes obligés de les endormir».

Endormir est un euphémisme, bien entendu. Il se pourrait que les Saxonnains, qui ont souvent montré par le passé un esprit rebelle vis-à-vis de l’État, préfèrent les garder chez eux. Ce qui ne contribue guère à stopper leur propagation, comme le souhaiterait la Commune.