FootballAssemblée de la SFL: il n’y aura pas de play-off
Les délégués des clubs de Super League et de Challenge League ont changé d’avis et préféré la formule écossaise. Un revirement moyennement apprécié côté romand.
- par
- Sport-Center
Les vingt clubs qui composent la Swiss Football League ont tourné leur veste, ce vendredi matin à Berne. Alors qu’ils avaient opté pour les play-off cet été, ils ont finalement adopté à une courte majorité la formule écossaise proposée par le FC Zurich.
Dès la saison 2023-2024, les douze clubs de Super League disputeront donc trois tours complets (33 matches) puis cinq rencontres supplémentaires entre les meilleurs pour les six équipes classées entre le 1er et le 6e rang et entre les six moins bien classés pour ceux qui figureront entre la 7e et la 12e place après 33 matches.
Un changement dû au revirement de dernière minute opéré par le FC Bâle. Brisant la fragile coalition romande favorable aux play-off, Xamax s’est aussi rallié au modèle écossais.
Pour les clubs francophones et latins, le club de la Maladière excepté, cela équivaut malgré tout à une cinglante défaite. «Il y a beaucoup de frustration, concédait Vincent Steinmann, vice-président du LS. Alors que l’on avait voté un grand oui en faveur du changement, on débouche sur un tout petit oui. On s’est fait du mal.»
Le travail de sape d’Ancillo Canepa, boss du FC Zurich qui devait porter le modèle écossais, aura autant porté ses fruits que la mobilisation des fans. Les questions de sécurité pour l’organisation d’une finalissima ont visiblement aussi pesé à l’heure du vote.
«Si l’on n’est pas capable d’organiser une finale de championnat, autant déplacer la finale de la Coupe à Doha!», s’exclame le dirigeant de la Tuilière, particulièrement amer devant un tel revirement.
Directeur général du Servette FC, Richard Feuz ne pouvait que lui aussi déplorer ce spectaculaire retournement de vestes. «Je regrette le manque de cohérence de certains clubs, lâchait-il au sortir de l’assemblée. Nous avions voté clairement au printemps. L'élection du nouveau comité devait justement correspondre avec des nouvelles idées, courageuses et novatrices. Nous n'avons jamais dit que les play-off étaient la formule magique, mais il fallait se donner deux ou trois ans en affinant la formule. Elle aurait pu amener des matches à suspense, convaincre aussi les nouvelles générations.»
Le dirigeant de la Praille, également membre du comité de la SFL, ne croit pas à une cassure irrémédiable de part et d’autre de la Sarine. «Il n'y a pas de perdants et de gagnants, reprend-il. Désormais, nous allons tout faire pour que cette formule écossaise soit bien appliquée et assurer l'avenir du football suisse. Les discussions ont été très ouvertes jusque-là. Ces play-off auraient pu être un «modèle suisse» innovant. Finalement, nous avons préféré copier une autre formule.»
On le sait, c’est le revirement du FC Bâle, invoquant des questions de sécurité, qui a tout fait basculer. Richard Feuz balaie ces raisons: «Certains arguments, comme celui de la sécurité, sont pour moi une mauvaise excuse. Cette possible finalissima Bâle - YB faisait peur. Mais, cette affiche peut déjà être la finale de la Coupe de Suisse.»