Afrique du NordLe roi du Maroc déplore les tensions entre son pays et l’Algérie
Le roi du Maroc Mohammed VI a déploré samedi les «tensions» entre son pays et l’Algérie, réitérant son appel à rouvrir les frontières terrestres avec son voisin, dans un discours prononcé à l’occasion de la fête du Trône.
«Vous n’aurez jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc (…) La sécurité et la stabilité de l’Algérie, et la quiétude de son peuple sont organiquement liées à la sécurité et à la stabilité du Maroc», a assuré Mohamed VI en s’adressant aux Algériens. Il a invité le président algérien Abdelmadjid Tebboune «à faire prévaloir la sagesse» et «œuvrer à l’unisson au développement des rapports» entre les deux pays voisins.
Les relations entre l’Algérie et le Maroc sont plombées depuis plusieurs décennies par la question du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole contrôlée en grande partie par le Maroc qui la considère comme une partie de son territoire, alors que le Polisario réclame son indépendance, soutenu par l’Algérie.
Nouvel accès de tensions
Ces rapports ont été marqués par un nouvel accès de tension il y a deux semaines. L’ambassadeur marocain à l’ONU a en effet annoncé durant une réunion du mouvement des non-alignés soutenir «l’autodétermination» du «peuple kabyle» en Algérie, en réaction au soutien de l’Algérie aux indépendantistes Sahraouis. Alger a riposté en rappelant son ambassadeur à Rabat pour consultations.
«À sa plus proche convenance, j’invite le Président algérien à œuvrer à l’unisson au développement des rapports fraternels tissés par nos deux peuples durant des années de lutte commune», en référence notamment à la coopération des mouvements nationaux des deux pays contre la colonisation françaises dans les années cinquante, a déclaré Mohamed VI.
Il a également réitéré son appel à rouvrir les frontières fermées depuis l’été 1994 à l’initiative de l’Algérie. Alger avait ainsi riposté à la décision de Rabat d’imposer un visa d’entrée à son territoire aux Algériens. Depuis 2004, le visa a été supprimé et les lignes aériennes entre les deux pays rétablies mais l’Algérie refuse de rouvrir ses frontières terrestres.