ItalieLe Mouvement 5 étoiles menacé d’implosion sur la guerre en Ukraine
La guerre en Ukraine a des incidences sur la politique italienne. Le parti s’entredéchire, entre ceux qui veulent envoyer des armes à Kiev et ceux qui recherchent une solution politique.
Des dizaines de parlementaires italiens ont signé, mardi, pour former un nouveau groupe au sein du Mouvement 5 étoiles (M5S), menaçant de division le principal parti du gouvernement de coalition de Mario Draghi, en raison de la guerre en Ukraine, ont rapporté des médias.
Mouvement atypique, le M5S s’est voulu, à sa création en 2009, une solution alternative aux partis de l’establishment, en bâtissant sa popularité sur une posture antisystème, mais s’est fragmenté, ces dernières années, entre différentes factions, parallèlement à une chute dans les sondages en vue des élections de 2023.
Les armes pour Di Maio
Le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio, ancien président du M5S et vice-premier ministre, s’oppose depuis des mois au chef actuel du parti, Giuseppe Conte, lui-même ancien premier ministre. Ces tensions ont atteint un pic dimanche, lorsque Luigi Di Maio a demandé à son parti d’arrêter de critiquer le gouvernement sur la guerre en Ukraine, notamment l’envoi d’armes pour aider Kiev à combattre les troupes russes.
«Je suis accusé par les dirigeants de ma force politique d’être atlantiste et proeuropéen, a-t-il écrit. Permettez-moi de dire que, en tant que ministre des Affaires étrangères, face à cette terrible guerre, je revendique fièrement d’être fortement atlantiste et proeuropéen.»
La diplomatie pour Conte
De son côté, Giuseppe Conte estime que Rome devrait se concentrer sur la recherche d’une solution politique. «Nous avons contribué en envoyant trois fois des armes, désormais il nous semble que notre contribution serait plus précieuse sur le front diplomatique», a-t-il déclaré début juin.
Le gouvernement de Mario Draghi a défendu l’envoi d’armes et d’argent liquide pour aider l’Ukraine, et l’imposition de sanctions économiques à la Russie. L’ancien président de la Banque centrale européenne, qui s’est rendu à Kiev la semaine dernière en compagnie des dirigeants français et allemand, a rappelé le vote majoritaire des parlementaires, en mars, en faveur de l’envoi d’armes.
«L’Italie continuera à travailler avec l’Union européenne et avec nos partenaires du G7 pour soutenir l’Ukraine, rechercher la paix et surmonter cette crise, a-t-il déclaré. C’est le mandat que le gouvernement a reçu du Parlement, de vous. C’est ce qui guide notre action.»