Ski alpinDes finales sous 18 degrés, conclusion logique d’une saison capricieuse
La Coupe du monde de ski alpin prend fin cette semaine. Des courses sont prévues vendredi (super-G), samedi (descente féminine) et dimanche (descente masculine). Si le temps le permet.
- par
- Rebecca Garcia - Saalbach
Il suffit de lever les yeux pour constater que les montagnes se sont débarassées de leur manteau d’hiver. Il faut dire qu’il fait beau et chaud à Saalbach, le lieu qui accueille dernières épreuves de vitesse de la saison. Le cirque blanc a ainsi prévu deux super-G vendredi (celui des femmes puis celui des hommes, une descente féminine samedi et une autre masculine dimanche.
Tout cela si le temps le permet. La piste n’est qu’un amas de neige soigneusement arrangé en tracé alpin. Les personnes se baladent en t-shirt ou en veste fine dans la rue et les discours des patrons de la course portent sur la solidarité des bénévoles plutôt que sur des questions concrètes liées aux entraînements ou aux courses.
Les organisateurs ne s’en cachent pas: il n’est pas encore certain qu’il y ait encore des épreuves cette semaine. «Nous voulons les quatre courses», a affirmé Peter Gerdol, directeur du circuit féminin de Coupe du monde, lors de la traditionnelle réunion des capitaines d’équipe mercredi.
18 degrés samedi!
Le programme paraît extrêmement ambitieux, à l’heure où le printemps s’est déjà bien installé: 18 degrés annoncés vendredi, un minimum situé entre 2 et 7 degrés la veille des courses. Le froid ne devrait arriver qu’au terme de l’ultime épreuve de la saison.
Il y a bien des personnes qui skient. Leurs chaussures de ski claquent contre le béton, puisqu’il n’y a aucune neige pour amortir leurs pas. Les quelques remontées mécaniques qui jonchent la route principale traversant Saalbach et Hinterglemm illustrent parfaitement la fin de l’hiver - ou le début du printemps.
Il faut donc s’adapter. Limiter la casse. L’heure de l’entraînement du mercredi a été avancée, si bien que les skieurs se sont élancés à 9h00. Le Valaisan Arnaud Boisset a mis son réveil à 5h40. «Médicament contre le réchauffement global», a-t-il commenté sur Instagram. Comme un pansement sur une plaie ouverte.
Le deuxième entraînement, prévu jeudi, a tout simplement été annulé chez les hommes tant chez les femmes que chez les hommes. «Nous aurions pu avoir un entraînement, mais je ne pense pas que nous en ayons besoin», explique Markus Waldner, qui dirige quant à lui le circuit masculin.
Ce dont il a besoin, par contre, c’est de préserver la piste au maximum et de la saupoudrer d’énormes quantités de sel. Ensuite, ne reste qu’à attendre la pluie. «Si on respecte ces étapes, peut-être qu’on pourra rentrer dimanche après avoir disputé les courses», plaide encore Markus Waldner.
Saison maudite, ou tristement prévisible
Difficile de ne pas y voir une continuité avec le reste de la saison. Kranjska Gora, Chamonix, Zermatt/Cervinia, ou Sölden chez les hommes, Val di Fassa, Garmisch-Partenkirchen chez les femmes sont autant de stations qui ont dû renoncer à une ou plusieurs courses.
Presque à chaque fois, les organisateurs ont répété que: «le ski est un sport d’extérieur» ou qu’«on ne peut pas lutter contre le ciel.» Il est question de préserver la piste, de remercier les bénévoles qui travaillent dur et de répéter à quel point la station mérite d’avoir au moins une course. Saalbach le pense au moins autant que les autres, puisque c’est dans ce même lieu que se dérouleront les Championnats du monde l’année prochaine. Si le temps le permet.