TestLe dernier Zelda est à l’étroit mais se débat avec élégance
On a testé les premières heures de «Tears on the Kingdom» sur Nintendo Switch. À l’impossible nul n’est tenu.
- par
- Jean-Charles Canet
«The Legend of Zelda – Tears of the Kingdom», suite directe – c’est une première pour la franchise – de «Breath of the Wild», a démarré ce vendredi sa carrière en trombe sur une route déjà pavée de critiques pour la plupart très enthousiastes.
Partage-t-on cet engouement? Avec à peine quelques heures au compteur seulement, il serait présomptueux pour lematin.ch de se prononcer de manière catégorique. Mais on espérait un début d’aventure sans accrocs majeurs et c’est exactement ce que nous avons eu. Le jeu a été lancé sur la Switch et testé en mode «télévision», autrement dit avec la console Switch branchée sur un grand écran avec les deux JoyCons transformé en gamepad de salon.
Un prologue souterrain
«Tears of the Kingdom» commence par un prologue avec Link, le jeune et éternel sauveur du royaume d’Hyrule, et la princesse Zelda, celle qui disparaît immanquablement à chaque nouvelle aventure, s’enfonçant dans le vaste souterrain sous le château naguère contaminé par Ganon dit «Le fléau». La barre de vie (composée de cœurs) de Link est énorme, comme si on était encore dans «Breath of the Wild». Le tandem a tôt fait de découvrir que quelque chose de pourri sommeille dans les entrailles de la forteresse. Zelda disparaît dans le vide, Link est grièvement blessé. Les années passent. Le convalescent se réveille. On lui fait comprendre qu’une fois de plus tout repose sur ses épaules. Classiques, les quelques heures qui suivent vont faire office de tutorial avant que le joueur ne soit lâché dans la nature.
Que nous a appris ce préambule? Essentiellement que «Tears of the Kingdom» n’est pas un jeu à la pointe des critères techniques esthétiques qui prévalent en 2023. Il est élégant, habilement stylisé mais pas très beau. Normal, il tourne sur une console à la puissance déjà sous dimensionnée en 2017. Cette année-là, «Breath of the Wild» faisait illusion. Six ans plus tard, c’est plus compliqué, surtout si on a l’occasion d’observer ce qui tourne aujourd’hui sur PC, PS5 ou Xbox Series.
Une lutte de tous les instants
L’équipe derrière «Tears of the Kingdom» a pourtant livré un ouvrage remarquable tirant le maximum de la Switch. Par rapport au précédent épisode «Tears» paraît ainsi un tout petit peu mieux défini. Il bénéficie d’un peaufinage certain. Mais parfois, la machine trahit l’ambition à l’instar du moment où Link se retrouve dans une clairière inondée de lumière automnale: les graphismes se mettent à vibrer sous les effets d’une reconstruction à la peine. Cela en devient gênant. Heureusement, les choses s’arrangent très vite, et ce Zelda se met de plus en plus à ressembler à une aventure pastorale que ne renierait pas Hayao Miyazaki. L’incident, bien que très isolé, n’en démontre pas moins que le jeu lutte à chaque instant pour tirer le meilleur d’un hardware obsolète.
C’est pourquoi on prend le pari que lorsque Nintendo décidera de lever le voile sur la console qui succédera à la Switch, «Tears of the Kingdom» figurera en place d’honneur et en version augmentée dans l’assortiment.