Le conseil présidentiel de transition en Haïti a nommé un Premier ministre

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HaïtiLe conseil présidentiel de transition a nommé un Premier ministre

Le médecin Garry Conille a été nommé pour devenir le nouveau Premier ministre intérimaire en Haïti. Il a déjà occupé ce poste entre 2011 et 2012.

Un tank de la police patrouille à Port-au-Prince, le 24 mai 2024.

Un tank de la police patrouille à Port-au-Prince, le 24 mai 2024.

AFP

Le conseil présidentiel de transition en Haïti a choisi mardi Garry Conille pour devenir le nouveau Premier ministre intérimaire, ont annoncé plusieurs membres de ce conseil, au moment où ce pays des Caraïbes se trouve en pleine crise politique, sécuritaire, et humanitaire.

Garry Conille, médecin de 58 ans qui fut déjà Premier ministre d’Haïti pendant six mois entre 2011 et 2012, a été nommé à la suite de la démission en mars du Premier ministre Ariel Henry face à une flambée de la violence des gangs dans le pays.

Le conseil présidentiel de transition, mis en place en avril, est agité par des luttes de pouvoir et peine à s’atteler aux problèmes qui rongent le pays. La nomination d’un Premier ministre intérimaire était ainsi attendue de longue date.

Fin février, des gangs ont lancé des attaques coordonnées contre des sites stratégiques à Port-au-Prince, disant vouloir renverser Ariel Henry. La capitale Port-au-Prince est à 80% aux mains des bandes criminelles, accusées de nombreuses exactions, en particulier meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon.

Grave crise humanitaire

La population est également confrontée à une grave crise humanitaire, avec des pénuries de nourriture, de médicaments et d’autres produits de base. Le système de santé est ainsi «au bord de l’effondrement», a alerté la semaine dernière l’Unicef.

«La combinaison de la violence, des déplacements de masse, d’épidémies dangereuses et de l’augmentation de la malnutrition a fait plier le système de santé, mais l’étranglement de la chaîne d’approvisionnement pourrait le briser», estime l’organisation.

Ravagée par la violence des gangs, Haïti est toujours dans l’expectative du déploiement d’un premier contingent de la force multinationale menée par le Kenya, dont l’arrivée était espérée la semaine dernière mais finalement repoussée.

Le meurtre annoncé vendredi de trois personnes dont deux missionnaires américains, dans une attaque de bandes armées, a ravivé les appels à un déploiement rapide. «La situation sécuritaire en Haïti ne peut pas attendre», a affirmé la semaine dernière un porte-parole de l’exécutif américain.

«Au bord de devenir un État défaillant»

Lors d’une audition parlementaire, le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait parlé d’un pays «au bord de devenir un État défaillant» soulignant la nécessité d’y envoyer une telle force multinationale.

La mission soutenue par l’ONU et dans laquelle les États-Unis sont très impliqués sur le plan logistique – sans toutefois fournir d’hommes – doit épauler la police haïtienne dans la lutte contre les gangs qui terrorisent la population et contrôlent en grande partie la capitale Port-au-Prince.

Le Kenya et les autres pays qui se déploieront en Haïti ont pour objectif de «sécuriser ce pays et de briser les gangs et les criminels qui ont infligé des souffrances indicibles à ce pays», avait déclaré le président kényan William Ruto la semaine dernière. «Il s’agit d’une crise. Il est possible d’y faire face», a assuré pour sa part le président américain Joe Biden, en louant les «capacités de premier ordre» du Kenya.

(AFP)

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