Turquie – A Mardin, des anes ramassent les ordures

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TurquieA Mardin, des ânes ramassent les ordures

Une solution originale a été trouvée dans un village ancestral fait de ruelles escarpées pour collecter les poubelles des habitants.

Le soleil se lève à peine quand Kadife (Velours), Gaddar (Cruel), Mavis (Bleuet), Cefo (Indulgent) et Bozo (Blanche), des ânes employés par la municipalité de Mardin, dans le sud-est de la Turquie, entament leur tournée de ramassage des ordures dans les ruelles de la vieille ville.

A une soixantaine de kilomètres de la frontière syrienne, les bâtiments médiévaux, construits sur un rocher, ont l’air d’être empilés les uns sur les autres, le toit d’une maison servant souvent de terrasse à une autre.

Les visiteurs se perdent facilement dans les rues en pente étroite et le dédale d’escaliers et de passages qui relient les façades en pierre, sculptées comme de la dentelle.

«Nous utilisons les ânes pour nettoyer la ville depuis des siècles. Ils sont les seuls à pouvoir accéder à ces ruelles si étroites. Sinon, il serait impossible de faire ce travail», raconte Kadri Toparli, du service de la propreté de la municipalité d’Artuklu, l’arrondissement de Mardin qui abrite la vieille ville.

Une quarantaine d’ânes à la robe crème, portant chacune un nom censé refléter leur personnalité ou leurs caractéristiques, montent et descendent tous les jours les pentes de la ville. Guidés par des agents municipaux, ils transportent les sacs poubelles déposés par les habitants devant leur maison.

«Ils ont le statut d’employé municipal», sourit Kadri Toparli. «Ils travaillent comme nous, huit heures par jour, avec une pause de quatre heures en milieu de journée».

Droits des animaux

Au début du 20e siècle, lorsque Mardin était seulement peuplée de 20’000 habitants, les mules municipales servaient à transporter les cendres provenant des chauffages au bois et au charbon.

Aujourd’hui, la seule vieille ville compte 60’000 habitants, générant 10 tonnes de déchets par jour.

«Nous avons acquis des mini-véhicules qu’on a baptisés les taxis-poubelles. On les utilise aussi, mais ils ne sont pas aussi performants que nos ânes pour le ramassage des ordures», affirme Abdulkadir Tutasi, le maire d’Artuklu.

Pour parer les éventuelles critiques, la municipalité d’Artuklu affirme travailler avec des organisations de défense des droits des animaux pour surveiller les conditions de travail de ses ânes, qui sont auscultés régulièrement par des vétérinaires.

(AFP)

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