CinémaDécès d’André Wilms, le père de la famille Le Quesnoy
Le comédien qui avait joué dans «La vie est un long fleuve tranquille» et acteur fétiche d’Aki Kaurismäki s’est éteint à 74 ans. Il avait aussi joué Jacques Chessex.
- par
- Michel Pralong avec AFP
Le comédien français André Wilms, connu pour ses nombreuses collaborations avec le réalisateur finlandais Aki Kaurismäki, dont il était l’acteur fétiche, est décédé mercredi à 74 ans, a indiqué son agent jeudi à l’AFP. La raison de son décès, survenu dans un hôpital parisien, n’a pas été communiquée par sa famille, a indiqué son agent Sébastien Perrolat. André Wilms avait donné son accord pour plusieurs engagements à venir, a-t-il précisé.
Acteur de théâtre et de cinéma, metteur en scène sur les planches, André Wilms s’est fait connaître du grand public en jouant Monsieur Le Quesnoy dans «La Vie est un long fleuve tranquille» (1988), premier film et succès en salles d’Étienne Chatiliez. Il y incarnait le père de la famille riche dans cette histoire d’enfants échangés à la naissance.
Avec Aki Kaurismäki, il a tourné «La Vie de bohème» (1992), «Les Leningrad Cowboys rencontrent Moïse» (1994), «Juha» (1999), «Le Havre» (2011), «L’Autre Côté de l’espoir» (2017). Des films marqués par des personnages lunaires et des dialogues poétiques, avec une tendresse certaine pour les personnages. Dans «Le Havre», André Wilms était un cireur de chaussures, qui tendait la main à un jeune Africain sans-papiers. Le film avait été récompensé par le prix Louis-Delluc 2011, considéré comme le Goncourt du cinéma.
André Wilms s’esclaffait quand on l’interrogeait sur le fonctionnement d’un plateau dont le patron ne parle pas la langue: «Les grands metteurs en scène n’ont pas besoin de parler! il me disait: «Play like an old gentleman» (joue comme un vieux gentleman). Ne cours pas. Ne renverse rien! Tout le monde court dans les films aujourd’hui».
Jacques Chessex dans un film en 2016
Né le 29 avril 1947 à Strasbourg, André Wilms commence par tourner en allemand dans les années 1970 avant qu’on ne le voie dans «Il faut tuer Birgitt Haas» en 1980 aux côtés de Jean Rochefort et Philippe Noiret. C’est l’un des seconds rôles connus du cinéma français, apparaissant dans «La lectrice», «Drôle d’endroit pour une rencontre» ou «L’enfer». Après «La vie est un long fleuve tranquille», Étienne Chatiliez le fera également jouer dans «Tatie Danielle» et «Tanguy».
En 2016, il interprète l’écrivain vaudois Jacques Chessex dans le film tiré du roman de ce dernier, «Un Juif pour l’exemple». Patrice Leconte l’avait fait jouer dans son adaptation de Simenon, «Monsieur Hire» en 1989. Il a à nouveau fait appel au comédien pour son nouveau film inspiré de Simenon, «Maigret», qui sortira le 23 février avec Gérard Depardieu dans le rôle principal. André Wilms y a une seule scène, très touchante, d’un homme à qui la mémoire joue des tours et qui cherche une femme depuis des années.