Agriculture: l’UE pourrait interdire le broyage des poussins mâles

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AgricultureL’UE envisage d’interdire le broyage des poussins mâles

Paris et Berlin plaident pour l’interdiction de la pratique à l’échelle de l’UE à l’occasion de la révision, l’an prochain, de la législation sur le bien-être animal par la Commission européenne.

La mise à mort systématique des poussins mâles est prohibée depuis début 2022 en Allemagne. En France, l’interdiction sera effective début 2023.

La mise à mort systématique des poussins mâles est prohibée depuis début 2022 en Allemagne. En France, l’interdiction sera effective début 2023.

Photo d’illustration/Pixabay

Les ministres européens de l’Agriculture se sont dits lundi prêts à envisager une interdiction dans l’UE du broyage routinier des poussins mâles – interdit en Suisse depuis 2019 – dans la filière des poules pondeuses, sous réserve des résultats d’une étude d’impact de Bruxelles. Paris et Berlin, qui bannissent déjà la pratique, plaident pour l’interdire à l’échelle de l’UE à l’occasion de la révision, l’an prochain, de la législation sur le bien-être animal par la Commission européenne.

La mise à mort systématique des poussins mâles est prohibée depuis début 2022 en Allemagne, où ont été mises au point les machines permettant de déterminer le sexe des embryons dans l’œuf (ovosexage), et donc d’éliminer les mâles avant éclosion. En France, premier producteur d’œufs en Europe, les couvoirs doivent s’équiper avant une interdiction effective début 2023.

Coût financier en cause

«Nous sommes convaincus de l’intérêt d’intégrer cette interdiction dans les propositions législatives européennes attendues pour 2023, pour harmoniser les pratiques et répondre à la demande des consommateurs», a souligné le ministre français de l’Agriculture, Marc Fesneau, devant ses homologues réunis au Luxembourg. Une proposition saluée par une vingtaine de ministres ou représentants d’États membres, dont plusieurs se sont cependant interrogés sur le coût financier pour les éleveurs et disent attendre l’étude d’impact réclamée à la Commission.

La Hongrie réclame «un financement approprié, au niveau national comme européen» pour couvrir les frais des éleveurs, tandis que les Pays-Bas s’alarment de «potentiels effets négatifs», notamment le risque de voir la production migrer vers des pays hors UE. Marc Fesneau, pour sa part, n’écarte pas un renchérissement du prix des œufs. «Ce coût (de l’engagement des éleveurs) doit être compensé d’abord au sein de la chaîne de valeur, puisqu’il résulte souvent d’une demande des consommateurs», observe-t-il.

300 millions par an

On estime qu’environ 300 millions de «frères» de poules sont tués chaque année dans l’UE, dont 50 millions sur le seul territoire français, car incapables de pondre. En France, l’interprofession de l’œuf s’est dite, début octobre, «prête» pour la date butoir du 1er janvier, au prix d’investissements massifs en machines et pour un coût évalué à 50 millions d’euros par an pour la filière. Elle réclame une interdiction européenne «pour éviter les distorsions de concurrence».

(AFP)

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