DélocalisationSwisscom fâche avec son centre d’appels au Kosovo
Syndicalistes et parlementaires sont critiques avec le projet pilote mené à l’étranger par le géant suisse des télécoms.
Dès le printemps prochain, 45 personnes d’un centre d’appels au Kosovo répondront aux clients de Swisscom. L’entreprise de télécommunication, en partie propriété de la Confédération, a confirmé au SonntagsBlick l’information révélée vendredi par notre confrère alémanique 20 Minuten.
Le test à petite échelle débutera au printemps 2022 et durera jusqu’à la fin de l’année, a précisé Sepp Huber au journal dominical. Alors il sera décidé si et comment implanter un centre d’appels à l’étranger. L’entreprise assure qu’aucun de ses salariés n’en sera victime et rappelle qu’elle compte plus de 2000 postes dans les centres d’appels, dont environ la moitié est interne.
Syndicom inquiet
Du côté de Syndicom, on attend un engagement clair de Swisscom en faveur de la Suisse comme lieu de travail. «Ces dernières années, Swisscom a réagi à la baisse des prix par des réductions de coûts linéaires dans le personnel et par des suppressions de postes», déplore dans le SonntagsBlick Daniel Hügli, secrétaire syndical responsable. Cela a encore augmenté la pression sur le personnel restant et peut affecter la santé des employés. Il exige encore «des mesures d’allègement, notamment en matière d’horaires de travail, afin de pouvoir garantir la qualité et la stabilité. »
Intervention parlementaire promise
Au Parlement, certains voient aussi ce projet pilote d’un œil critique. «Une entreprise proche de la Confédération a une certaine obligation envers la Suisse», souligne le conseiller national du Centre Martin Candinas (GR). Il se dit convaincu que «si Swisscom trouve des employés de centres d’appels adéquats au Kosovo, elle en trouvera aussi dans la Surselva, le Haut-Valais ou le Toggenburg».
Le Vert Michael Töngi (LU), président de la Commission des transports et des télécommunications est sceptique également: «La Commission discutera des objectifs stratégiques de Swisscom le 25 octobre. Alors nous demanderons certainement aussi au propriétaire ce qu’il pense de cette externalisation. En fonction de la discussion, les objectifs stratégiques dans ce domaine devront être ajustés.»