Hockey sur glacePour Damien Riat et le LHC, «l’aventure ne fait que commencer»
Buteur mercredi lors de l’acte V contre Fribourg-Gottéron, l’attaquant lausannois est revenu sur la qualification historique des Lions pour la finale des play-off. Qu’ils aborderont avec appétit, assure-t-il.
- par
- Chris Geiger - Fribourg
«Je crois qu’on ne réalise pas vraiment ce qu’on est en train d’accomplir.» Mercredi soir, dans les coursives de la BCF Arena, une poignée de minutes après la qualification historique du Lausanne HC pour la finale des play-off de National League, Damien Riat n’était pas encore redescendu de son nuage.
Cela tombe bien: l’attaquant de 27 ans ne compte pas remettre les pieds sur terre de sitôt, la mission des Lions n’étant pas encore terminée à ses yeux. «On est vraiment dans notre bulle, partage-t-il. On est concentrés, on a encore faim et on a envie d’aller plus loin. J’ai même envie de dire que l’aventure ne fait que commencer.»
«On verra si les gens ont raison»
Après avoir dû s’employer pour éliminer le HC Davos en sept matches au premier tour des séries éliminatoires, la formation vaudoise est parvenue à magnifiquement enchaîner lors de la demi-finale 100% romande, face au favori fribourgeois (4-1 dans la série).
Ce tour de force réalisé par le LHC va s’inscrire dans le temps puisqu’il est synonyme de qualification historique pour le club de Malley pour sa première finale au sein de l’élite du hockey sur glace helvétique. Celle-ci débutera mardi prochain (coup d’envoi à 20 heures) sur les bords de la Limmat, face à une équipe de Zurich ultra-favorite et encore invaincue en play-off.
«On verra si les gens ont raison, glisse malicieusement Damien Riat. Je pense qu’on va réussir à mettre les Zurichois en difficulté. Ils n’ont pas encore eu beaucoup d’adversité jusqu’à maintenant. De notre côté, on est solides dans le jeu à cinq contre cinq. Alors on peut leur faire mal.»
Le discours de l’international suisse transpire la sérénité et la confiance. Si bien que celles-ci sont perceptibles du haut des tribunes et accompagnent les Lions à chacune de leurs sorties. Une sensation qui se renforce d’ailleurs victoire après victoire.
«L’impression que rien ne peut nous arriver»
«Si vous parlez avec n’importe quel gars de l’équipe, il vous dira qu’il a cette impression que rien ne peut nous arriver, assure le No 9 lausannois. Je dois d’ailleurs reconnaître que je ne me suis jamais vraiment retrouvé dans un tel momentum, au sein d’une équipe où le sentiment général est que rien ne peut nous arriver. C’est franchement cool à vivre.»
Mercredi soir à la BCF Arena, la formation entraînée par Geoff Ward a encore démontré des ressources morales incroyables. Elle n’a jamais bronché, même après avoir concédé l’ouverture du score après seulement 154 secondes de jeu. Pas davantage après avoir vu Marcus Sörensen réduire la marque à l’aube d’une dernière ligne droite irrespirable.
«Franchement, j’ai vraiment ressenti qu’on était tous tranquilles sur ce banc, témoigne le Genevois du LHC. On savait qu’on allait réussir à tenir la baraque. Cette saison, l’une de nos grandes forces est qu’on ne panique jamais sur la glace. On reste dans notre système, dans nos positions et on ne court pas n’importe où.»
Côté lausannois, la gestion des moments clés a effectivement été parfaite tout au long de la série face à Fribourg-Gottéron, notamment lors de cet acte V finalement très bien négocié (succès final 2-4). Ce dernier s’est construit en début de période médiane, lorsque Lawrence Pilut (22e, 1-1) a égalisé, avant que Damien Riat (31e, 1-2) permette aux Vaudois de prendre des commandes qu’ils ne lâcheront plus.
L’année du… Lion
«Sur ce but, je ne me pose pas de questions, sourit-il. Le puck arrive et je rentre dedans de toutes mes forces. J’essaie de le mettre juste au-dessus de la jambière de Reto Berra… et ça passe. Ce genre de tirs fait partie de mes forces et j’essaie de l’utiliser. Je suis forcément heureux qu’il soit rentré.»
Car cette réussite a fait vaciller les Fribourgeois et a installé le doute dans une BCF Arena de plus en plus fébrile. Avant que celle-ci ne plonge définitivement dans le silence à 22h16, lorsque les Lions ont mis un terme prématuré à l’année du Dragon.